Peugeot 508 restylée : on l’aime toujours, mais pour combien de temps ?
La Peugeot 508 ne connait assurément pas une carrière à la hauteur de son standing. Le Lion lui offre donc un restylage visible, que nous avons pu approcher pour mieux le cerner.
282. Ce chiffre, qui pourrait être une simple vitesse de pointe d’une sportive en 2023, est en fait le nombre de Peugeot 508 que vous avez achetées en 2022…Certes, si l’on prend en compte les ventes aux entreprises, la française s’est vendue à 3 700 exemplaires, ce qui en fait la troisième berline au hit-parade après la Tesla Model 3 (17 000 ex.) et la BMW Série 3 (4 600 ex.). Il n’empêche, comme toutes ses consœurs, cette trois-volumes n’a plus vraiment le vent en poupe. Un relatif insuccès qui ne rend pas honneur au choix fait par Peugeot en 2017 de proposer une berline volontairement plus belle que pratique, les familles préférant de toute façon vers des SUV - en l'occurrence les 3008 et 5008. Mais l’audace ne paye pas toujours et le Lion ne saurait rester les bras croisés.
Première Peugeot à 3 griffes
Pour la deuxième et sans doute dernière partie de sa carrière, la 508 a donc droit à un traitement de faveur. Elle est en effet le premier modèle de la marque à intégrer trois griffes dans son bouclier en lieu et place de l’unique croc. Après elle, les 2008 et 208 restylés en hériteront également. Cela dit, il n’est pas certain que ces "quenottes" soient aussi fine que sur la berline, Peugeot ayant ici remplacé la LED par un bloc de trois unitairement plus fins et donc, moins marqués. Chacun se fera sa propre idée sur cette nouveauté mais à voir cette 508 en vrai, on s’attarde plus sur la nouvelle calandre en picots et le nouveau logo de la marque que sur le dessin des phares.
Les phares font partie d'un nouveaux bloc optiques sur la Peugeot 508 restylée © Etienne Rovillé
A l’arrière, les changement sont encore plus discrets puisque le constructeur s’est contenté de changer un peu la signature lumineuse et de remplacer le logo par une inscription de la marque en toutes lettres. Cela dit, la 508 reste cette berline super élégante, aux allures de coupé, sans vraie concurrence sur le marché. En retour, la française reste compliquée d’accès à l’arrière, obligeant les adultes à courber l’échine pour s’installer sur la banquette tandis qu’une fois en place, l’espace aux jambes ne fait pas vraiment référence.
Un poste de conduite toujours dans le coup
On se sent nettement mieux à l’avant, en particulier au poste de conduite. Si l’agencement de la planche de bord ne change pas vraiment, il n’est pas démodé pour autant face aux Peugeot plus récentes. On a toujours cette agréable sensation d’un cockpit aux matériaux valorisants et aux assemblages sérieux. Le système multimédia se contrôle toujours via un écran 10 pouces tactile mais les menus simplifiés sont appréciables, sans jamais égaler la fluidité des meilleurs élèves. En revanche, la 508 conserve ses élégants raccourcis en touche de piano et de nombreuses fonctions gérables via des boutons spécifiques. Pas de dépaysement donc, mais la berline Peugeot demeure agréable à vivre.
Planche de bord de la Peugeot 508 restylée. © Etienne Rovillé
Quelle suite pour la 508 ?
Sur la route, il va falloir faire des choix. En l’occurrence entre le diesel ou l’hybride rechargeable, la 508 ayant fait une croix sur son PureTech 130. Dommageable pour les prix puisqu’ils débutent aujourd’hui à près de 46 000 € en BlueHDi 130 boîte automatique, la disparition du 3-cylindres turbo essence n’entachera pas le plaisir au volant. Par sa sonorité et son caractère rugueux, cette petite cylindrée collait mal à la grande 508 aux prétentions haut de gamme. Pour les allergiques au gazole, il faudra se tourner vers l’hybride rechargeable 180 ch, en tous points égale à la 225 ch hormis un 1.6 turbo dégonflé de 180 à 150 ch. Mais couple et autonomies électriques sont proches, si bien que l’écart de 1 900 € n’est pas forcément justifié.
La 508 restylée nous laissera son volant au mois de juin et sera disponible dans les concessions dans la foulée. Pour un dernier round, car aucune descendante n’a été directement annoncée, le concept Inception ayant toutefois brouillé les pistes il y a quelques mois…
Source: L'Automobile Magazine
