À Vichy, les "street artistes" ont le champ libre sur une friche urbaine devenue objet d'art
« C’est graff, docteur ? » À la vue de l’effervescence régnant autour d’une friche vouée à la destruction à quelques encablures de la gare de Vichy, l’on pourrait en effet s’interroger. Mais tout va bien, merci, pour la trentaine de graffeurs qui, bombes de peintures en main, ont répondu à l’invitation de l’artiste vichyssois RePy One et du collectif Le Soute.
De quoi susciter la curiosité des passants
Mais de travail en souterrain, il n’en est pas question pour ces artistes d’un graffiti porté au rang d’art, qui s’en donnent à cœur joie pour redonner vie à l’immeuble tout de vert kaki repeint. Il y a là des têtes d’animaux, des visages intrigants voire des roses que l’on devine piquantes, même si, à la vue de la profusion de couleurs, la curiosité des passants est déjà fort bien piquée.
Pourquoi Le Soute à Vichy a-t-il été peint en vert ?
Car là aussi est le plaisir des artistes de ce festival : graffer en toute liberté et devant un public conquis pas avare en compliments envers les réalisateurs de cette fresque. « Avant, graffer, c’était marginal, et on n’était pas vu. Avec ce projet, on voit du monde, on échange avec les gens, c’est super », s’enthousiasme ainsi ce trio venu de Montpellier, Kenz, Cone et Stab. Des graffeurs ravis de pouvoir « amener de la couleur » dans ce paysage urbain, et de « s’amuser en toute liberté », comme appuyé par le duo Blank et Civ, artistes spécialistes de la technique du pochoir.
En clair, pour les passants comme pour tous les artistes présents encore ce dimanche, ce projet, c’est de la bombe !
Le festival et la réalisation de la fresque se poursuivent ce dimanche, 46 boulevard Gambetta à Vichy. Ateliers et restauration sur place.
Pierre Geraudie
Photos François-Xavier Gutton
Source: La Montagne
