À Bussière-Boffy, méfiez-vous de la Mandragore

June 25, 2023
369 views

Sous la mauve bruyère et les ajoncs, au milieu de la lande sèche, des tourbières et des plantes protégées, comme la drosera, espèce carnivore, émergent parfois des rochers de quartz blanc ou des blocs de granit, témoins d’une époque très lointaine où un magma montait du sol. Les dinosaures ont certainement déambulé dans ces terres sauvages…

Il y aurait eu, dès le Ier siècle, un village gallo-romain, abandonné au IVe siècle lors des invasions barbares. Sur les ruines s’est développé le buis, ce qui valut au site le nom de Buxaria. Plus tard s’y installèrent les Bolfin. Cette famille seigneuriale a dominé le bourg durant une grande partie de la féodalité et notamment lors de la guerre de Cent ans. De Jordain de Bolfin au début du XIIe à Arnaud de Boffy au milieu du XVe, le nom s’est quelque peu modifié.

Avant de s’aventurer sur les chemins, les promeneurs doivent découvrir ce bourg (*) et ses différentes bâtisses comme celle de Verdilhac et sa belle porte cloutée, la maison Raymond avec son encorbellement à pans de bois, ou cette autre demeure dotée d’une échauguette.

L’église Sainte-Marie des XIIIe et XVe siècles est aussi une curiosité. Elle occupait autrefois le centre d’un espace ovale, cerné d’un fossé rempli d’eau. Le portail de style limousin est remarquable par sa frise chapiteau sculptée. À gauche est représenté un chien dévorant le cœur d’un homme allongé, à droite un personnage luttant contre un dragon.

De fait, il circule des légendes terrifiantes dans ce village… Celle de la Mandragore est la plus célèbre. Au Moyen Âge, un monstre sème la terreur dans le pays. Gui de Villelume, qui a rapporté cette histoire, le présente comme "un serpent de 50 pieds, à la face presque humaine, aux ailes sonores, aux griffes puissantes, au corps recouvert d’écailles". Chaque mois, une jeune fille que le sort désigne est livrée au monstre. Alix de Joncherolles, fiancée du chevalier Guyot de Saint-Quentin, est désignée par le hasard. Son compagnon jure de tuer la Mandragore ou de périr dans la lutte. Il part sur sa mule et se rend à Frochet. Après un combat dramatique, où il a manqué vingt fois de trouver la mort, il parvient à terrasser la bête…

(*) Bussière-Boffy fait aujourd’hui partie de la commune nouvelle de Val d’Issoire.

Un dimanche à... Eybouleuf, une terre préhistorique

De belles maisons...

Bussière-Boffy est à 40 minutes de Limoges. Prendre la N 141 en direction de Saint-Junien puis la RD9 vers Oradour-sur-Glane. 9 km après Oradour, suivre la RD 675 direction Bellac. A 2 kilomètres, prendre à gauche la RD 62.

Un circuit de visite avec panneaux explicatifs conduit à la découverte d’une douzaine de maisons cossues s’échelonnant du XVe au XVIIIe siècles.

La maison Verdilhac. Elle appartenait à Robert de Verdilhac, fermier général du château de Saint-Germain. Elle possède une très belle porte cloutée, un puits et un ancien bac à lessive. Sur l’appui de la fenêtre se distingue la lettre V, pour Verdilhac.

Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d'activités dans votre région. Je m'inscris NL {"path":"mini-inscription","id":"PC_Loisirs","accessCode":"14325245","allowGCS":"true","bodyClass":"ripo_generic","contextLevel":"KEEP_ALL","filterMotsCles":"3|10|12|191","gabarit":"generic","hasEssentiel":"true","idArticle":"4325245","idArticlesList":"4325245","idDepartement":"306","idZone":"39577","motsCles":"3|10|12|191","premium":"false","pubs":"banniere_haute|article|article2|article3","site":"PC","sousDomaine":"www","urlTitle":"a-bussiere-boffy-mefiez-vous-de-la-mandragore"}

La maison Raymond. Elle date du XVIe siècle, comprend un encorbellement à pans de bois avec fenêtre à meneaux.

La maison Sanson. Construite au XVIe siècle. Jean Sanson était cabaretier, avant la Révolution. Sur le pignon, il y a deux très belles fenêtres à meneaux.

Le linteau du maréchal-ferrant. Originaire du XVIIIe siècle. Sous l’arc en accolade, il y a le fer à cheval, le marteau, la tenaille, l’enclume, l’écu armorié. La maison a appartenu à François de Combaret, maréchal-ferrant en 1750.

Maison forte de la cour. Maison noble habitée par la famille Dupin, de la fin du XVe à la fin du XVIIIe. Tour d’angle à gauche, deux petites archères et une meurtrière à arme à feu la caractérise.

La maison Verthamont. Le seigneur de Bussière qui a fait construire le château de Lachenaud possédait cette maison en 1750.

Le château de Lachenaud. Propriété de Hugues Duroy de Chaumareys, capitaine connu pour avoir provoqué le naufrage de la Méduse.

À table... La Mandragore : restaurant ouvert le dimanche, épicerie et chambre d’hôtes. 2 place de l’église. 05.55.68.87.74.

Textes et photos Jean-François Julien

Source: lepopulaire.fr