Un ex-chef de brigade de la police de Villeneuve-Loubet condamné pour harcèlement sexuel
Poursuivi pour des propos ou comportements à connotations sexuelles ou sexistes imposés de façon répétée, un ex-chef de brigade de la police municipale de Villeneuve-Loubet a comparu devant le tribunal judiciaire de Grasse.
"BLS", un Parisien de 52 ans, fonctionnaire bien noté, était en service depuis 21 ans et dans cette affectation depuis 5 ans.
Ces faits de harcèlement sexuel avaient fait l’objet de mesures disciplinaires internes, qui avaient valu au prévenu une suspension administrative de deux mois.
Les deux victimes, deux jeunes femmes appartenant au service depuis peu – il s’agissait pour l’une d’entre elles d’une première expérience professionnelle – ont dû subir les propos "crus et vulgaires de leur supérieur hiérarchique" pour une période établie entre juillet 2021 et avril 2022.
Elles ont finalement décidé de porter plainte, malgré les sanctions ayant suivi l’enquête administrative, en apprenant le retour du chef. La présidente du tribunal a rapporté les termes employés à l’occasion d’un de ces incidents.
"J’ai envie de t’embrasser (au détour d’un vestiaire)." "Si tu avais dix ans de plus, je t’aurais violée!" "Je te passerai bien les menottes (dans un véhicule de fonction). Avec tous les services que je te rends, cela va te coûter cher..."
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Un devoir d’exemplarité
Reconnaissant "des plaisanteries de mauvais goût", BLS s’inscrit dans un climat "d’ambiance de caserne" et doit comprendre, selon la magistrate, "que ses propos peuvent choquer, voire déstabiliser certaines personnes".
Ce que confirme le procureur de la République: "on a une certaine tolérance, mais jusqu’à un certain point, malgré l’esprit de corps, on a des devoirs qui relèvent de la déontologie, un devoir d’exemplarité. On est dans une attitude volontaire, dont le prévenu tire un certain plaisir."
Il requiert six mois de prison avec sursis. À la défense, Me Gérard Baudoux reconnaît que son client "a oublié la jeunesse de ses collègues et une certaine fragilité de la partie civile".
"Vous avez fait preuve d’un manque de psychologie incontestable. Vous avez compris que vous êtes allé trop loin et que ce n’est plus dans l’air du temps".
Dans son délibéré, le tribunal condamnera le prévenu à six mois de prison avec sursis.
Source: Nice matin