Knauf industries à Pithiviers : "Ce matin, on nous a dit que notre site allait être fermé, ça a été un choc"

June 26, 2023
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Ce lundi 26 juin, en début d'après-midi, sur le site de Knauf industries à Pithiviers, dans la zone de Senives, des salariés préparaient des banderoles : "Non à la fermeture du site" ; "En grève"... Ils ont appris il y a quelques heures que leur site devait fermer dans les mois à venir.

Les premiers sites devraient fermer dès novembre

"Ce matin, on nous a convoqués pour une réunion d’information sur la situation économique de Knauf industries en France, en visio, explique Jonathan Le Corre, responsable production et secrétaire du CSE (Comité social et économique). On ne savait rien. C’est là qu’on nous a parlé d’un projet de réorganisation et qu’on nous a dit que notre site de Pithiviers allait être fermé. Ca a été un choc."

Au total, 123 suppressions de poste seraient prévues sur cinq sites du groupe (Pithiviers ; Vendargues, dans l'Hérault ; Rhinau, dans le Bas-Rhin ; Duclair, en Seine-Maritime ; Saint-Sauveur-d’Aunis, en Charente-Maritime). "Les premiers sites devraient fermer dès novembre et les derniers en janvier 2024", ajoute-t-il.

À Pithiviers, 29 salariés travaillent dans cette usine, située juste en face d’Isochem, rue Marc-Sangnier, à la fois en production et dans le secteur administratif. "On y fait des barquettes en plastique pour l’agroalimentaire. On travaille avec Socopa, Bigard, Cooperl. À Pithiviers, on fait de l’extrusion et du thermoformage ", précise Jonathan Le Corre.

"Le site a été racheté par Knauf à Macaple en 2012. On gère six lignes de production, il y a des monteurs règleurs, des gens à la maintenance, la logistique, la qualité, le conditionnement..."

"On va dispatcher notre travail sur d'autres sites en France"

Selon le secrétaire du CSE, le groupe a prévu "de dispatcher notre travail sur d’autres sites en France à La Bernerie (Loire-Atlantique) et à Torcé (Ille-et-Vilaine)."

Comment le groupe justifie cette fermeture ? "Ce matin, la direction de Knauf France nous a dit qu’elle avait essayé d’augmenter les prix pour les clients, de travailler sur les matières premières, l’énergie... Mais qu’ils étaient arrivés au bout de ce qu’ils pouvaient faire", résume Jonathan Le Corre, tout en précisant que depuis le début de l’année, les équipes avaient constaté une baisse d’activité, une diminution des volumes.

"Mais ces deux derniers mois, les résultats du site de Pithiviers étaient quand même dans le positif. On était à l’équilibre."

Pour Renaud Beaudoin, délégué syndical de Force ouvrière, "il est illogique de fermer ce site."

Une grève chez PMC Isochem à Pithiviers, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires

Le groupe Knauf évolue aujourd’hui dans plusieurs domaines : le bâtiment, l’isolation, la plasturgie (Knauf Industries). Knauf Industries est une division du groupe Knauf, qui travaille avec les secteurs de l’agroalimentaire, l’habitat, l’automobile et les autres industries (l’électrodomestique, la santé...). Mais pour Florent le Corre, clairement, "aujourd’hui, la partie plasturgie, on est rien pour eux."

Les salariés comptent bien se battre pour leur entreprise. "Est-ce que des repreneurs ne seraient pas intéressés ?, s'interroge Jonathan Le Corre. On va en tout cas essayer d’obtenir le maximum de choses pour nos collaborateurs."

Ce lundi après-midi, les salariés n’ont pas pu continuer à travailler "comme si de rien n’était." Ils ont débrayé et comptent entamer une grève ce mardi 27 juin.

Du côté de la direction

Sébastien Da Silva Inacio, directeur général de Knauf industries France, souligne qu'actuellement : "On est en difficulté économique chez Knauf industries France. On connaît une baisse d'activité très importante. On est sous le coup du dénigrement du plastique et cela entraîne des réactions en chaîne. Le contexte de crise économique ne fait qu'amplifier le phénomène. On a annoncé aux CSE ce matin un projet qui nous amène à envisager des fermetures de site. Nous allons commencer les discussions avec les instances représentatives vendredi. C'est un projet tant qu'on n'est pas allé au bout de la consultation."

Aurélie Richard

Source: La République du Centre