Football : le rapporteur public du Conseil d'Etat favorable à l'autorisation du port du hijab dans les compétitions
Un collectif conteste devant la justice l'article 1 du règlement de la FFF, qui interdit de participer voilée à des compétitions.
Le Conseil d'Etat a examiné, lundi 26 juin, un recours des Hijabeuses contre la Fédération française de football. Le collectif conteste devant la justice l'article 1 du règlement de la FFF, qui interdit depuis 2016 "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale" lors des compétitions. Lors de l'audience, le rapporteur public, dont l'avis est généralement suivi, a recommandé l'annulation de cet article, demandant à ce que la FFF modifie son règlement.
Clément Malverti a estimé que la question pouvait se poser pour les joueuses sélectionnées en équipe de France, où elles représentent "la nation" et effectuent "une mission de service public". Mais elle est "autrement plus discutable" pour les autres footballeuses licenciées à la FFF. Pour le rapporteur public, il n'y a ainsi ni "prosélytisme" ni "provocation" dans le seul port du hijab et aucune "exigence de neutralité" pour ces joueuses.
Darmanin "très opposé" à une évolution du règlement
Avec le règlement actuel, qui a le "monopole" sur l'organisation des matchs, les joueuses portant le voile sont de facto "exclues" et doivent "renoncer à toute compétition et toute carrière". Il a aussi noté que la Fifa et "l'ensemble des fédérations sportives internationales" autorisaient le port du hijab en compétition. Le rapporteur public a ajouté que ce sujet était "important", mettant en garde contre le "risque" que certains tentent par la suite d'"étendre" l'interdiction du voile à d'autres espaces publics.
Mardi matin, Gérald Darmanin s'est dit "très opposé" à l'autorisation pour les footballeuses de porter le hijab en compétition. "On n'a pas à porter des vêtements religieux quand on fait du sport. (...) Quand on joue au football, vous n'êtes pas obligé de savoir la religion de la personne en face de vous", a jugé le ministre de l'Intérieur sur RTL. La décision du Conseil d'Etat sera rendue sous trois semaines.
Source: franceinfo