Premier League - Mercato - Declan Rice, pisté par Arsenal et Manchester City, vaut-il plus de 105 millions ?
Il fut un temps où la barre des 100 millions d'euros pour un transfert était symbolique. Il est largement révolu. Aujourd'hui, Gareth Bale et Paul Pogba, qui furent les premiers à l'atteindre, ont été largement battus. Depuis 2017, onze transferts ont dépassé ce montant. Cet été, Jude Bellingham (103M) a été le premier à le faire mais ne sera pas le seul : il est quasiment acté que Declan Rice va le devancer.
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Le milieu de terrain anglais fait l'objet d'une lutte féroce entre Arsenal et Manchester City, alors que le Bayern Munich semble désormais hors-jeu. Selon le Daily Mail , West Ham a refusé deux offres des Gunners, dont une à 105 millions d'euros. Manchester City a offert le même montant lundi selon The Athletic, avec une part plus importante de fixe et donc moindre de bonus. Le club londonien pourrait donc en dégainer une troisième, de l'ordre de 116 millions d'euros (100 millions de livres). Une fortune.
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La question "pop corn" est de savoir qui de City ou d'Arsenal remportera cette bataille. Mais de manière plus terre à terre, on peut aussi se demander si Rice vaut vraiment un tel montant. S'étonner des prix n'est déjà plus à la mode, les transactions plus folles les unes que les autres s'étant multiplées depuis les arrivées de Neymar et Kylian Mbappé au PSG en 2017. Mais il est encore intéressant de les comparer. Et Rice devrait, au minimum, intégrer le top 10 des transferts les plus chers de l'histoire. Alors qu'il ne lui reste plus qu'un an de contrat.
Declan Rice et Mikel Arteta Crédit: Getty Images
Un classique du marché anglais
Comment expliquer que plusieurs clubs soient prêts à lui faire intégrer cette catégorie ? En regardant d'abord d'où ils viennent. La Premier League est habituée à faire exploser les compteurs, et n'est pas loin de marcher sur la tête quand deux clubs du Royaume négocient entre eux, bien consciente que tout cet argent dépensé reste chez elle, alimentant un cercle vertueux. Quand cela concerne un talent anglais, cette logique est exacerbée, tant par fierté que par "obligation" de faire rayonner des joueurs du cru. On rappelle en effet que la "homegrown rule" contraint les clubs anglais à soumettre, à chaque fin de mercato, une liste de 25 joueurs maximum dont au moins 8 ayant passé trois ans ou plus en Angleterre avant leurs 21 ans.
C'est ainsi que Manchester United avait réglé 87 millions d'euros à Leicester pour Harry Maguire et 55 millions à Crystal Palace pour Aaron Wan-Bissaka en 2019. Ben White avait coûté 58,5 millions d'euros à Arsenal, qui avait renfloué les caisses de Brighton en 2021. Et que dire des 117,5 millions payés par Manchester City à Aston Villa pour Jack Grealish le même été. Depuis quelques semaines, Chelsea estime de son côté que les 64 millions d'euros proposés par United pour Mason Mount sont insuffisants.
Contrairement à certains des joueurs évoqués à l'instant, Rice fait aussi l'objet d'une vive concurrence. Arsenal pensait disposer d'un boulevard dans ce dossier, mais Manchester City s'y est incrusté. West Ham est donc dans un fauteuil pour temporiser et faire jouer la concurrence, dans un feuilleton qui ne fait que commencer.
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Jeune et international
Rice coche d'autres cases du transfert exorbitant : il est jeune (24 ans), international anglais (43 sélections), considéré comme un pion essentiel par Gareth Southgate et a déjà dans les pattes un Euro et une Coupe du monde. Capitaine de West Ham depuis trois ans, il a grandement participé à la victoire des Hammers en Ligue Europa Conférence cette saison. En résumé, en Angleterre, son nom commence à compter.
Est-il pour autant une référence à son poste ? Son CV en sélection peut faire pencher pour le oui, celui en club pour le non. Le terrain, lui, permet de trancher. En Angleterre, la question de son profil, et de son adaptation à une équipe aux principes radicalement opposés à ceux de West Ham, est notamment étudiée. The Athletic a même réalisé une analyse tactique poussée sur le jeu du milieu de terrain défensif qui se considère lui comme un "box to box".
Au-delà d'une fiabilité physique qui saute aux yeux - Rice n'a manqué que 13 matches sur les cinq dernières saison de Premier League, seul James Tarkowski a plus joué parmi les joueurs de champ - il en ressort que l'international anglais dispose, sans ballon, d'une lecture du jeu au-dessus de la moyenne, et donc d'une vraie science du placement et de l'interception. Son taux de tacles réussis (70%) était le meilleur du Royaume la saison dernière, et son apport dans les airs - 59% de duels aériens remportés - est un atout supplémentaire, du haut de ses 1,88m.
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Un profil qui pose question
En possession, Rice est précieux pour faire circuler le ballon proprement, et est très à l'aise pour gagner des mètres balle au pied, par des courses tranchantes. Mais à 24 ans, son parcours en club se résume à West Ham, et en bonne partie à David Moyes, loin d'être réputé pour la qualité, ou du moins l'attractivité, du jeu qu'il prône.
Rice n'a ainsi jamais été habitué à presser très haut dans le 4-2-3-1 des Hammers, pas plus qu'en sélection, où il est positionné en sentinelle devant la défense. Un doute légitime existe donc quant à sa capacité à s'adapter au style de récupération souhaité par Pep Guardiola ou Mikel Arteta. Car si Rice réussit la majorité de ses tacles, il en réalise peu : il est plus dans l'accompagnement et le cadrage de l'adversaire que dans le harcèlement.
Balle au pied, on lui reproche parfois un excès de prudence, là aussi lié, au moins en partie, aux consignes de David Moyes. Rice n'a ainsi jamais dépassé la barre des quatre passes décisives - et des quatre buts, par ailleurs - sur une saison de Premier League, même si ses statistiques sont en progression.
En résumé, le Londonien est un joueur de haut niveau, qui aurait sa place dans la rotation chez les Citizens comme chez les Gunners. Mais apporterait-il autant qu'un Rodri, plus qu'un Granit Xhaka ou qu'un Thomas Partey ? C'est la question à (plus) de 105 millions. Et le simple fait de se la poser nous fait dire qu'en l'état, on est assez loin du juste prix.
Declan Rice Crédit: Getty Images
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Source: Eurosport FR