Google DeepMind promet d'écraser ChatGPT avec le modèle d'IA le plus avancé au monde
Google Deepmind met au point une alternative à ChatGPT dans ses laboratoires. L’IA, présentée comme le modèle le plus sophistiqué au monde, va profiter des atouts d’AlphaGo. Elle viendra jouer un rôle clé dans la contre-attaque orchestrée par Google face à OpenAI et Microsoft…
DeepMind, la filiale de Google entièrement consacrée à l’intelligence artificielle, travaille actuellement sur une alternative à GPT-4, la dernière version du modèle linguistique derrière ChatGPT. Baptisé Gemini, ce nouveau modèle d’IA se distingue en combinant le fonctionnement d’un modèle linguistique aux précédentes technologies mises au point par la société, qui jouit d’une vaste expertise en matière d’IA. Comme GPT-4, Gemini est multimodal. L’IA peut donc traiter plusieurs sources de données, comme du texte, de l’audio ou des images.
Interrogé par nos confrères de Wired, Demis Hassabis, cofondateur et PDG de DeepMind, a divulgué de nouveaux détails sur le projet, toujours en cours de développement. D’après le dirigeant, l’IA de Deepmind va s’imposer comme le modèle de langage le plus avancé au monde et surpasser l’incontournable ChatGPT d’OpenAI. Pour mémoire, Google a évoqué l’arrivée de Gemini le mois dernier lors de la Google I/O consacrée à Bard et PaLM 2.
Des atouts hérités d’AlphaGo
Pour mettre au point le modèle linguistique, Deepmind, racheté par Google dès 2014, s’est appuyé sur les avancées d’AlphaGo, une IA conçue par ses soins. Annoncée en 2016, cette intelligence artificielle a beaucoup fait parler d’elle en battant plusieurs champions de Go, un jeu de stratégie populaire en Asie. Après plusieurs victoires, l’IA s’est néanmoins inclinée devant un joueur américain. Celui-ci s’est appuyé sur des algorithmes pour analyser les faiblesses d’AlphaGo.
« Gemini combine certaines des forces des systèmes de type AlphaGo avec les capacités linguistiques étonnantes des grands modèles », explique Demis Hassabis, promettant « de nouvelles innovations qui vont être assez intéressantes ».
Grâce à AlphaGo, Gemini sera capable de planifier des tâches et de résoudre efficacement des problèmes. Pour déterminer la meilleure manière de résoudre un problème, ou de gagner à un jeu de stratégie, l’IA s’appuie sur son apprentissage par renforcement. Concrètement, l’IA a été chargée de remplir un objectif bien précis dans le cadre de son entraînement. Chacune de ses tentatives est automatiquement évaluée. Au fil de ses essais et de ses erreurs, l’IA finit par apprendre d’elle-même et trouver la bonne solution. C’est la méthode privilégie pour entraîner l’algorithme à la prise de décisions. Notez que les autres modèles, comme GPT, s’appuient également sur cette méthode, inventée par Deepmind.
Pour finaliser Gemini, Google a pris la décision de fusionner Deepmind avec les équipes de Brain, un projet de recherche d’apprentissage profond lancé en 2011. Grâce à cette restructuration, le géant de la recherche cherche évidemment à rattraper le retard accumulé sur ses concurrents, OpenAI et Microsoft.
« Si vous regardez où nous en sommes dans le domaine de l’IA, je dirais que 80 ou 90 % des innovations proviennent de l’une ou l’autre. Il y a des choses brillantes qui ont été faites par les deux organisations au cours de la dernière décennie », estime le PDG de Deepmind, évoquant la complémentarité de sa société et de la division Brain.
Migration des cerveaux
Afin de faire de l’ombre à ChatGPT, Deepmind peut par ailleurs compter sur… les ingénieurs d’OpenAI. D’après les informations glanées par la radio allemande BR24, une partie des ingénieurs de la start-up ont récemment claqué la porte pour rejoindre Google. Il s’agit apparemment de « plusieurs employés de premier plan », déçus par l’évolution trop rapide d’OpenAI et la stratégie du PDG Sam Altman.
Selon Demis Hassabis, Gemini a encore besoin de quelques mois de développement avant d’être pleinement fonctionnel. Une fois au point, l’IA devrait animer la plupart des services de Google liés à l’intelligence artificielle, dont le chatbot Bard ou le futur moteur de recherche du groupe. Gemini devrait donc venir succéder à PaLM 2.
Non au moratoire sur l’IA
Dans l’interview accordée à Wired, Demis Hassabis a également évoqué le moratoire sur l’IA, réclamé par des pointures de la Silicon Valley comme Elon Musk ou Steve Wozniak. Bien que conscient des dangers de l’intelligence artificielle, le PDG de Deepmind s’oppose fermement à la suspension de la recherche. En miroir de Bill Gates, il estime qu’une pause des centres de recherche est impossible à mettre en place. Il ajoute que l’IA a le potentiel de devenir « la technologie la plus bénéfique pour l’humanité de tous les temps »… si l’intelligence artificielle est conçue « correctement ».
Source : Wired
Source: 01net