Consommation : cinq marques mises en demeure pour emballage " plein de vide "
Des lardons très à l’aise dans leurs barquettes ; des paquets de bonbons ou de noisettes gonflés aux deux tiers… d’air. Qui n’a pas remarqué, en faisant ses courses, l’écart entre le volume de certains emballages et la quantité de produits proposée ? Régulièrement interpellée par ses adhérents, l’association de consommateurs Foodwatch a de nouveau parcouru les rayons pour épingler cinq produits contenant entre « 44 % et 68 % de vide ».
« Excédées » par les « aberrations » constatées, Foodwatch et l’association de protection de l’environnement Zero Waste France se sont alliées pour mettre en demeure cinq grandes marques (Carambar, Côte d’Or, Daco Bello, Herta et Rana) de cesser leurs « emballages surdimensionnés » dans un délai de trente jours. Sans réaction de leur part, elles saisiront la justice, ont-elles prévenu, lors d’un point presse, mardi 27 juin.
« Mettre fin à l’impunité des industriels »
Ces pratiques sont « de nature à induire le consommateur en erreur sur la quantité réelle d’aliment contenu dans le paquet et vont à l’encontre des efforts urgents que doivent faire les industriels pour réduire l’impact de leur production sur l’environnement et leurs déchets », estiment les associations, qui interpellent depuis 2020 industriels et pouvoirs publics sur le sujet.
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« Pendant ces trente jours, nous allons interpeller ces marques à travers une pétition, mais aussi ouvrir la porte au dialogue avec ces enseignes et échanger avec les pouvoirs publics pour qu’ils contraignent les industriels à changer leurs pratiques, détaille Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch. Il est temps de mettre fin à l’impunité des industriels qui ne respectent pas leurs engagements. »
Généraliser la consigne et le vrac
Si contentieux il devait y avoir, Zero Waste France souhaiterait baser son action sur l’article R543-47 du code de l’environnement, découlant d’une directive européenne de 1994, autorisant un emballage quand il est nécessaire pour « garantir l’hygiène, la sécurité et l’acceptabilité du produit ». « Si les deux premières notions sont assez objectives, cette notion d’acceptabilité n’a jamais été interprétée par un juge. Parle-t-on d’acceptabilité du consommateur ? », explique Alice Elfassi, responsable des affaires juridiques chez Zero Waste France.
« Nous sommes dans un contexte où les choses bougent, mais où l’on constate que les industriels ont du mal à s’adapter pour développer le réemploi et sortir du jetable », poursuit-elle. Les associations demandent la généralisation de la consigne et du vrac, mais aussi une taxation de l’emballage plastique pour « décourager ce type de pratique ».
Source: La Croix