Repenser le temps scolaire : "Pourquoi on ne repenserait pas les vacances" des élèves en difficulté, imagine le SNUipp-FSU
Si Emmanuel Macron souhaite relancer le débat sur la durée des vacances scolaires, la porte-parole du SNUipp-FSU Guislaine David appelle d'abord à investir pour permettre aux élèves les plus défavorisés de pratiquer des activités sportives ou culturelles pendant leurs vacances.
"Je pense que le président prend les choses à l'envers", a affirmé mardi 27 juin sur franceinfo Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, alors qu'Emmanuel Macron veut repenser le temps scolaire sur l'année. "On doit rouvrir un débat qui est celui du temps scolaire dans l'année, une des autres grandes hypocrisies françaises", a estimé mardi le président de la République lors de la visite d'une école marseillaise en cours de rénovation. Le chef de l'Etat a notamment pointé les élèves en difficulté qui "reviennent avec les compétences qu'ils avaient un mois à un mois et demi avant l'arrêt des cours. On détruit en quelque sorte de l'apprentissage collectif".
>>> DIRECT. Visite d'Emmanuel Macron à Marseille : le président de la République est attendu à l'hôpital d'instruction des armées
"Ce qui est sûr, c'est qu'on ne fait pas assez pour les élèves en difficulté et notamment pour la question des vacances", reconnaît Guislaine David. "Pourquoi on ne repenserait pas les vacances de ces élèves-là ? Pourquoi ces élèves ne pourraient pas partie en vacances ?", interroge la porte-parole du SNUipp-FSU.
Elle pointe "une vraie inégalité sur le temps des vacances de ces élèves qui ne peuvent pas pratiquer d'activités culturelles, sportives ou découvrir d'autres régions de France, d'autres milieux". Elle plaide pour que soient donnés "les moyens aux structures associatives, aux structures qui organisent les vacances" pour offrir "des vacances qui permettent d'apprendre beaucoup de choses en centre de vacances pour ces enfants-là".
"Permettons à ces enfants de partir aussi en vacances." Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU à franceinfo
"Décaler les vacances de février"
"L'école ne peut pas tout", martèle Guislaine David. L'école a besoin "de moyens aussi dans les quartiers d'éducation prioritaire". Selon elle, il faut "plus d'enseignants dans les classes, il faut des enseignants spécialisés, il faut moins d'élèves par classe dans ces quartiers pour pouvoir donner à ces élèves, à la rentrée et tout au long de l'année", ce qu'il est nécessaire en matière d'apprentissages.
Guislaine David estime également qu'en dehors des vacances d'été, "il faut parler des périodes de vacances tout au long de l'année" car "elles sont conduites par l'économie du tourisme". "Les vacances de février, par exemple, arrivent très vite après les vacances de Noël. Pour certaines zones, c'est seulement cinq semaines de travail." Le syndicat a demandé "à plusieurs reprises de décaler ces vacances de février". Mais il s'est heurté à "des freins qui sont liés à l'économie du tourisme. Il y a des freins qui sont liés à autre chose qu'à l'école, aux élèves et aux enseignants".
>>> Tourisme en France : les Français font "de moins en moins d'arbitrage sur ces moments de détente" explique un cabinet d'analyse sur l'activité touristique
La porte-parole rappelle que l'école est aussi "tributaire des vacances des parents", ce qui conduit "beaucoup d'élèves" à ne pas venir en classe "la dernière semaine". "Il faut pouvoir réorganiser ces vacances et ces moments de vacances pour les élèves", ajoute Guislaine David. "Pourquoi certains enfants peuvent bénéficier de vacances et pourquoi les autres ne peuvent pas en bénéficier ?"
Source: franceinfo