Italie-Meloni juge "simplistes" les hausses de taux de la BCE

June 28, 2023
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La Première ministre italienne Giorgia Meloni à Paris

par Angelo Amante et Gavin Jones

ROME (Reuters) - La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a critiqué mercredi la Banque centrale européenne (BCE) sur ses hausses répétées de taux d'intérêt, jugeant sa décision "simpliste" et susceptible de faire plus de mal que de bien.

La BCE a relevé depuis juillet 2022 le coût du crédit au total de 400 points de base, portant ce mois-ci son taux de dépôt à 3,50%. Elle a en outre laissé entendre qu'une neuvième hausse consécutive des taux était pratiquement acquise en juillet, car elle prévoit que l'inflation restera au-dessus de son objectif de 2% jusqu'à la fin de l'année 2025.

"Il est juste de lutter de manière ferme contre l'inflation, mais pour de nombreuses personnes, la recette simpliste des hausses de taux suivie par la BCE ne semble pas être la bonne voie", a déclaré devant le Parlement Giorgia Meloni.

Plusieurs dirigeants italiens s'en sont pris à la BCE depuis qu'elle a entamé son cycle de resserrement monétaire destinée à juguler une inflation qui a ralenti mais dont le taux reste à 6,1% sur un an en mai.

Dans un entretien accordé au quotidien La Stampa, le ministre de l'Environnement et de l'Energie, Gilberto Pichetto Fratin, a déclaré mercredi que les hausses de taux "excessives" de la BCE pourraient agir comme un "boomerang".

Son collègue aux Affaires étrangères, Anonio Tajani, a souligné mardi que ces hausses de taux répétées n'étaient "pas dans l'intérêt de la croissance".

Selon Giorgia Meloni, l'inflation dans le bloc communautaire n'est pas liée à une économie en surchauffe mais à des facteurs exogènes comme la guerre en Ukraine qui a alimenté la hausse des coûts de l'énergie.

"Nous devons prendre en compte le risque que les augmentations constantes des taux d'intérêt nuisent à nos économies davantage que l'inflation, que le médicament finisse par faire plus de mal que la maladie", a-t-elle déclaré.

S'exprimant dans le cadre du forum annuel de Sintra, au Portugal, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a estimé mardi que l'institution de Francfort faisait face à une nouvelle phase d'inflation qui risque de durer un certain temps, ce qui oblige à poursuivre la remontée de ses taux d'intérêt.

Les discussions auprès des banquiers centraux ressorties de ce forum suggèrent une nouvelle hausse du coût des emprunts lors des réunions de juillet et de septembre de la BCE malgré des signes montrant un essoufflement de l'économie de la zone euro.

Au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, les représentants de l'Italie, Fabio Panetta ou Ignazio Visco, ont souvent figuré parmi les plus membres les plus en faveur d'une politique moins restrictive.

(Version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

Source: Boursorama