Municipales à Paris : d'Emmanuel Grégoire à LFI, toute la gauche espère qu'Anne Hidalgo va laisser sa place
Les élections municipales sont dans trois ans et pourtant les tractations ont déjà débuté, notamment à Paris. Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d’Anne Hidalgo attend son heure et se prépare. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
"Il n'y aura jamais d'opposition entre Anne et moi. Nos destins sont liés." Assis dans son bureau de l'Hôtel de Ville, Emmanuel Grégoire, premier Adjoint à la maire de Paris, Anne Hidalgo, semble compter les jours. Encore quelque 1 000 avant les prochaines municipales.
L'élu parisien se dit "serein", "loyal" mais "déterminé". Il ne fait plus mystère de ses ambitions. Il a lancé un micro-parti, "Paris en Grand", pour financer sa future campagne. Il prépare un programme, parle adaptation de la ville au réchauffement climatique... Tout se met en place.
Il ne lui manque plus qu'un petit détail : l'adoubement de la maire sortante ou au minimum la confirmation qu'Anne Hidalgo ne briguera pas un troisième mandat à la tête de la capitale. "Je laisse maturer sa décision", déclare Emmanuel Grégoire prudemment, tout en affirmant, sûr de lui : "Elle ne se représentera pas."
Anne Hidalgo répète en privé ne pas avoir pris de décision
Mais Anne Hidalgo a-t-elle réellement prévu de lâcher la mairie de Paris ? Dans les couloirs de l'Hôtel de Ville, personne ne se risque à ce type d'affirmation. Anne Hidalgo a-t-elle seulement été sonnée par ses 1,7% à la présidentielle ? A-t-elle douté ? Beaucoup la voient comme insubmersible. Inébranlable… A-t-elle prévu de lâcher son poste ? Emmanuel Grégoire l'espère…
En privé, Anne Hidalgo répète : "Je n'ai pas pris ma décision, je vais faire trois ans à fond." La maire de Paris sait bien que le jour où elle annoncera qu'elle passe la main, elle risque de perdre tout son pouvoir. Donc en attendant, son premier adjoint, se tient donc prêt et tente de gagner en notoriété. Tout en sachant qu'un jour, il devra couper le cordon. La réelle difficulté, c'est qu'aujourd'hui, la majorité de gauche au conseil de Paris reste unie, malgré les tensions, parce qu'Anne Hidalgo maintient sa majorité sous pression.
À Paris, pas d'accord Nupes en vue
Sauf que les municipales de 2026 vont rebattre les cartes. Ne parlez pas de Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à Paris. Après bientôt 25 ans de domination socialiste, les écologistes pensent que leur heure est venue. Même chose pour La France insoumise.
Jean-Luc Mélenchon a obtenu 30% des voix dans la capitale. Et bien que ce dernier appelle à des listes communes pour les Européennes, et pretextant que sinon il n'y en aura pas aux municipales, ses proches la jouent en solo. Cette semaine, dans la voix de la députée de Paris Sophia Chikirou, LFI a promis une "rupture" avec l'époque Hidalgo.
À trois ans de l'élection, chacun avance ses pions. La droite comme les Macronistes y croient aussi. Alors dans l'hypothèse où Anne Hidalgo n'y retournerait pas, il faudra beaucoup de poids politique à Emmanuel Grégoire pour imaginer rassembler la gauche derrière son nom.
Source: franceinfo