Voile. Que retiendra-t-on de The Ocean Race ?
Il est mitigé, notamment en raison de l’affaire Kevin Escoffier qui a plombé l’ambiance après Newport et expédié le sport au second plan. L’intérêt sportif est également retombé avec cette fin de course torpillée par la collision au départ de la septième et dernière étape à La Haye, qui a mis hors jeu le leader « 11th Hour Racing ». La victoire finale se joue, ce jeudi, devant le jury. Les Américains, leaders avant la collision, vont savoir s’ils remportent ou pas la course. Le « redress » devrait leur être favorable mais tout le monde aurait préféré une victoire sur l’eau (*).
C’était LA question au départ : ces monocoques pensés et conçus pour le Vendée Globe, tour du monde en solitaire, allaient-ils tenir le rythme en équipage ? Et surtout, les mâts monotypes étaient-ils assez solides ? On constate que deux mâts n’ont pas tenu, qu’il a fallu refaire le fond de coque de Guyot Environnement au Cap, qu’en raison d’un défaut de veille, il y a eu un refus tribord qui a entraîné une collision… Si on s’en tient à ces faits-là, on est tenté de répondre non à la question. Si on regarde la course dans son ensemble, il faut admettre qu’il y a eu de la bagarre, des écarts faibles, des rebondissements et quelques jolis records de vitesse comme ces 641,13 milles parcourus en 24 heures par Malizia. Vu comme ça, la réponse est plutôt positive.
Pour l’étranger (on a vu de très belles affluences dans certaines villes étapes), on va attendre d’avoir les chiffres mais, en France, la réponse est clairement non. Ici, les courses en solitaire, comme la Route du Rhum et le Vendée Globe, plaisent énormément. Les épreuves en équipage beaucoup moins, comme le reconnaît Antoine Mermod, président de la classe Imoca : « On a eu des audiences super dans certains pays mais, en France, c’était moins bien que ce qu’on attendait. Médiatiquement parlant, le marché français est un petit peu plus complexe qu’à l’étranger ».
Quel format en 2027 ?
La formule ne devrait pas trop changer, à savoir des Imoca, en équipage de quatre + un mediaman, autour du monde pendant cinq mois avec six ou sept étapes. « Des équipes étrangères ont déjà fait part de leur intérêt pour la prochaine édition », dit Antoine Mermod qui espère avoir « entre 10 ou 15 bateaux en 2027 ».
(*) : Ce mercredi 28 juin, Team Holcim-PRB a déposé une demande de réclamation contre 11th Hour Racing Team, concernant la collision au départ de la septième étape impliquant Guyot Environnement - Team Europe. La réclamation porte sur les règles de course à la voile (RCV) 14 et 16.1.
La RCV 14 se lit en partie comme suit « un bateau doit éviter le contact avec un autre bateau si cela est raisonnablement possible. Cependant, un bateau prioritaire - s’il respecte les autres règles de la partie 2 - n’a pas besoin d’agir pour éviter le contact jusqu’à ce qu’il soit clair que l’autre bateau ne se maintient pas à l’écart. »
Source: Le Télégramme