Marche blanche pour Rose : vive émotion à Rambervillers, " marquée à jamais par ce drame "
En arrivant à proximité du quartier du meurtrier présumé, la mère de Rose s’est écroulée au sol. « Mon ange ! Elle me manque ! » Terrible émotion, samedi après-midi dans les rues de Rambervillers (Vosges). Quatre jours après la mort de Rose, une enfant de 5 ans, retrouvée dans un sac plastique au domicile d’un adolescent de 15 ans, la marche blanche organisé dans les rues étroites de cette petite ville pauvre de Lorraine, a été soulevée par l’émotion et la douleur.
Soutenus par la présence d’environ 500 personnes, les membres de la famille de Rose-Izabela ont marché pendant près d’une heure afin de rendre hommage à la victime. Aux côtés des parents, Bianca et Bogdan, les membres de la famille domiciliée au cœur de la ville, rue du Cheval Blanc, ont sillonné les rues. Les proches avaient demandé que la couleur rose soit présente, d’une manière ou d’une autre, dans le défilé. Une recommandation suivie par une immense majorité de voisins, proches et particuliers, anonymes.
« C’est la preuve que cela n’arrive pas qu’aux autres »
Venue de Thaon-les-Vosges avec son conjoint Florent Robert, Cindy Lousberg s’est dessiné un cœur rose sur les joues. « Notre fils Elohan a le même âge que Rose », souffle le papa. « Ce drame nous a nous aussi ébranlés. C’est la preuve que cela n’arrive pas qu’aux autres. Nous sommes de tout cœur avec les parents, même si nous savons que cela ne leur rendra pas Rose ».
Alors que l’autopsie de la victime a, quelques heures plus tôt, révélé que l’enfant n’a pas été violée, la foule scande « Justice pour Rose », en arrivant lentement dans le quartier où l’auteur présumé, placé en détention provisoire, est domicilié. Les voisins sont aux fenêtres, les messages de solidarité fusent de toutes parts alors qu’au premier rang de ce défilé, des adolescentes répandent au sol des pétales de rose.
« De notre devoir d’être solidaires. » Cœurs gonflés à l’hélium, photos à l’effigie de l’enfant, survêtement et tee-shirt : la couleur rose est partout, disséminée sur les tenues vestimentaires, parfois sur des chapeaux. Un silence assourdissant entrecoupé par les cris de la mère, de la grand-mère. Sur la façade du domicile familial, une couronne de fleurs déposée par Emmaüs Vosges.
Foulard noir sur la tête, la maman peine à trouver la force de marcher, criant « mon ange » à plusieurs reprises vers le ciel, main tendue. Domicilié dans l’immeuble mitoyen, Angélique se souvient d’une enfant gaie qu’elle « croisait en allant acheter le pain. Toute la ville de Rambervillers sera marquée à jamais par ce drame », est convaincue la jeune femme, vêtue d’un sweat couleur rose vif. Denis et Véronique Valin, les patrons du bar « Le 3D » ont choisi de rentrer la terrasse « par respect pour la famille de Rose ».
« Nécessaire solidarité »
Françoise, une retraitée domiciliée en ville, parle d’une « nécessaire solidarité ». Elle ajoute : « Et que justice soit faite » alors que le cortège, tête baissée en guise de respect, s’éloigne du quartier de la rue Parmoulin, reconnaissable avec ses vitres que les habitants désignent telles des « bulles ».
Source: Le Parisien
