" On ira discuter avec Borne si on reçoit l’invitation ", déclare Laurent Berger à la veille du 1er mai
À la veille de la 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Laurent Berger veut croire au succès de ce 1er mai. « L’objectif ce matin, c’est de réussir le 1er mai, martèle le secrétaire général de la CFDT, ce dimanche sur LCI, RTL et au Figaro. Ce sera le plus gros 1er mai sur les questions sociales de ces 30 ou 40 dernières années. »
Contre la réforme des retraites, les différents syndicats affichent encore une unité sans faille : « Le 2 mai au matin, on déterminera ce qu’il faudra faire. On a intérêt à continuer de travailler en intersyndicale sur la question du travail », confirme Laurent Berger.
Toutefois, il a laissé entendre une petite musique dissonante par rapport à la CGT, ce dimanche : alors que Sophie Binet a affirmé que la reprise du dialogue avec le gouvernement était conditionnée à l’abandon de la réforme, Laurent Berger assure que la CFDT répondra favorablement à l’invitation de la Première ministre, lorsqu’il la recevra.
Des « approches différentes » entre les syndicats
« Bien sûr qu’on va discuter avec (Élisabeth) Borne. Pour l’instant, on n’a pas l’invitation. Si on la reçoit, on ira discuter. Mais il se posera la question de la méthode et du sujet de fond », déclare-t-il.
Selon lui, le « délai de décence » est passé. « On ira la rencontrer dans le format qu’elle décidera, y compris en réunion bilatérale », c’est-à-dire sans la CGT ni FO. « On y va pour porter la voix des travailleurs et travailleuses. Pendant trois mois, il n’y avait pas de rencontre, c’est ça le plus choquant. »
Le secrétaire général de la CFDT assume ces « approches différentes » entre organisations syndicales, qui ont toujours existé. « L’intersyndicale c‘est notre richesse. Cette capacité à s’exprimer en commun sur un certain nombre de sujets. On continuera à travailler comme cela, rassure-t-il, ça ne veut pas dire qu’on fera toujours la même chose, car nos cultures et nos moyens d’action ne sont pas les mêmes. »
« Il n’y a pas de cap ! »
Laurent Berger en a profité pour égratigner la feuille de route du gouvernement pour les 100 prochains jours, et l’absence de « cap » dans ce plan : « Les 100 jours d’Élisabeth Borne ? Il n’y a pas de cap ! C’est 100 jours de pas grand-chose pour l’instant, tacle-t-il. On ne parle pas de la jeunesse, de la lutte contre la pauvreté, de la transition écologique. »
Il a notamment évoqué la crise du logement, et « pas seulement à Paris ». « Aujourd’hui quand on est un jeune travailleur à Saint-Nazaire, on ne peut plus se loger. Le coût est tel qu’on doit vivre un peu plus loin. Il faut revoir l’organisation du travail, l’aménagement de l’espace. »
Source: Le Parisien