Lyon se réveille sous le choc d'une nuit de violences et pillages
Ce samedi matin, 1er juillet, le soleil se lève à peine et Lyon peine à retrouver ses esprits après une nuit d’intenses violences. À 6h30, La rue de la République a certes retrouvé son calme, mais porte les stigmates encore fumantes de la nuit. Entre Hôtel de Ville et Cordeliers, tous les abris bus ont été détruits, les restes d’incendies parsèment la chaussée quand touristes et habitants tentent d’éviter tant que faire se peut les morceaux de verre qui jonchent le sol.
Aucune banque n’a été touchée, contrairement aux manifestations contre les retraites… ce que les casseurs voulaient, se trouvait entre Cordeliers et Bellecour, où les intrusions et tentatives de pillages se sont multipliées dans les magasins de la Presqu’île.
Le magasin Monoprix s’était fabriqué une barricade de fortune avec des palettes et bancs en bois pour se protéger, témoignage de intrusions de la veille, lorsque des dizaines de personnes, de très jeunes gens le plus souvent, équipés de bars de fer et circulant parfois à scooter, ont déambulé rue de la République, allumant des incendies et brisant des vitrines.
Après une manifestation interdite en mémoire du jeune Nahel, rapidement dispersée par la police, des émeutiers se sont redéployés à La Croix-Rousse, où un poste de polie a été dégradé, mais surtout dans la Presqu’île, dans le but évident de commettre des pillages. Le Raid a été mobilisé peu avant minuit pour tenter de mettre fin à ces nombreuses exactions.
Courir, JD, Lacoste, Micromania pillés
Rue de la République, le magasin de baskets Courir a ainsi été dévalisé. La porte gît encore sur le trottoir, en mille morceaux, des baskets se répandent au pied d’un vigile chargé de garder le magasin en attendant certainement l’arrivée des responsables. La boutique Offshoes a quant à elle eu plus de chance, son rideau de fer a dû dissuader ceux qui avaient commencé par écarter sa porte coulissante.
La grande boutique JD sport a elle aussi été la cible des casseurs, malgré les protections en bois installées sur les vitrines. A 6h30 ce matin, là aussi vigiles et personnels veillaient sur la boutique. Sa voisine, le magasin de parfums d’intérieur et soins, Rituals, a fait les frais d’une même violence.
Sur la rue Edouard Herriot, si les boutiques Hugo Boss, Hermès et Louis Vuitton s’étaient barricadées, le magasin Lacoste a subi, lui, les assauts des casseurs. Malgré une palissade installée à l’extérieur sur le trottoir, des groupes ont pu rentrer, casser deux vitrines et la porte d’entrée de l’enseigne au crocodile. L’intégralité des rayons n’a pas été dévalisée, mais ce matin il restait des cintres en bois logotés sur le trottoir…
“Violences inacceptables”
Enfin, non loin de Monoprix, le magasin Micromania n’a pas résisté à l’assaut des casseurs. Un poteau en béton qui a du servir de bélier pour casser la vitrine, dépasse encore côté rue. Des boîtiers de jeux vidéos et emballages de figurines Funko jonchent le sol de la rue des Quatre chapeaux.
Jusque tard dans la nuit, des émeutiers ont mis à sac le centre-ville de Lyon, également dans le 7e arrondissement où plusieurs magasins ont également été pris d’assaut, mais aussi à la Croix-Rousse où le poste de police, le Monoprix et une boutique Orange ont été pris pour cible.
Selon un premier bilan effectuée dans la nuit par la Ville, plus d’une vingtaine de commerces ont été vandalisés dans la nuit. Ce décompte devrait considérablement s’alourdir dans la journée.
Le maire de Lyon a dénoncé des “violences inacceptables“. “Je les condamne sans réserve” a exprimé Grégory Doucet dans un tweet,”j’appelle les Lyonnais à la vigilance et à l’apaisement. La République est indivisible. Ne laissons pas gagner ceux qui attisent la haine“.
58 interpellations
Ailleurs dans l’agglomération, pour cette troisième nuit d’émeutes, de violentes affrontements ont également eu lieu en différents points, à Vénissieux notamment, à Vaulx-en-Velin également où des blindés de la gendarmerie ont été dépêchés, à Rilleux encore.
Un important dispositif de sécurité, constitué des forces d’intervention de la police, des CRS, du RAID, mais aussi de la BRI et renforcés par un hélicoptère, avait été déployé pour faire face à cette troisième nuit agitée de violences .
Au petit matin, les autorités ont annoncé qu’elles avaient procédé à 58 interpellations dans l’agglomération lyonnaise.
Le réseau des trams et bus, que les autorités avaient choisi d’interrompre la veille à 2Oh pour prévenir des violences était encore fortement perturbé ce samedi matin.
Source: Tribune de Lyon