Biniam Girmay : "Le Tour de France ? Je pensais que ce n'était que pour les Blancs ou les Européens"
Ce samedi, à Bilbao, les regards étaient bien évidemment tournés vers Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar, Wout van Aert ou encore la colonie de Français emmenée par Julian Alaphilippe, David Gaudu et Thibaut Pinot. Mais ce Tour de France 2023 sera aussi l'une des premières occasions de voir à l'œuvre Biniam Girmay sur la plus grande course du monde.
A 23 ans, le puncheur-sprinteur d'Intermarché-Circus-Wanty a découvert la Grande Boucle pour la première fois de sa carrière. Après une cuvée 2022 où il est devenu le premier coureur noir africain à remporter une classique sur Gand-Wevelgem et une étape de grand tour sur le Giro, le champion espère marquer les esprits sur les routes hexagonales comme il l'a dévoilé dans le dernier numéro de The Power of Sport, à retrouver sur Eurosport.
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Teklehaimanot et Kudus, premiers modèles
Si beaucoup cataloguent Biniam Girmay comme celui qui a tout lancé, comme le premier de cordée de tout un continent, le natif d'Asmara préfère presque botter en touche et privilégie deux de ses compatriotes. "Quand Daniel Teklehaimanot et Merhawi Kudus ont atteint ces sommets pour la première fois, cela m'a fait penser que je pouvais aussi faire quelque chose. Cela a changé ma perspective et a eu un grand impact sur ma mentalité."
Cet état d'esprit a connu un sacré chambardement chez le jeune Erythréen qui était pourtant loin de pouvoir rêver au Tour. "Quand j'étais jeune, je n'ai jamais rêvé de participer à des courses comme le Tour de France parce que je pensais que c'était réservé aux Blancs ou aux Européens. Je ne pensais pas avoir une chance là-bas…"
Biniam Girmay sur le Tour de la Communauté de Valence 2023 Crédit: Getty Images
Des succès de prestige pour forcer le destin
Pourtant, le rêve est devenu réalité pour Biniam Girmay. Plus que des simples participations, la pépite d'Intermarché-Circus-Wanty gagne. Avec panache et sur des courses de choix, qui plus est. Outre Gand-Wevelgem et une étape du Giro en 2022, "Bini" a déjà ajouté une étape du Tour de Suisse et une autre sur le Tour de la Communauté de Valence dans son escarcelle cette saison.
J'espère pouvoir être un bon exemple pour les futurs coureurs car l'avenir du cyclisme africain est radieux.
"Si on est honnête à propos du passé, il n'y a pas eu beaucoup de noirs africains pour concourir et gagner", explique-t-il. "Nous n'avons fait que participer, mais maintenant, avoir des victoires dans les courses du WorldTour, en particulier dans les Classiques, ça me rend très fier. C'est la première fois que les Africains noirs gagnent dans les Grands Tours. C'est ce qui me motive à travailler plus dur et à écrire plus d'histoire à l'avenir."
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C'est surtout ce rôle d'exemple qui semble tenir à cœur le principal intéressé. "Je pense que ce que j'ai réalisé aura un impact énorme. Il y a beaucoup de jeunes coureurs dans les pays africains et nombreux sont ceux qui rêvent d'atteindre le plus haut niveau. C'est très important pour eux d'avoir quelqu'un de leur pays ou du continent africain pour gagner ces compétitions, comme Daniel l'a fait pour nous. J'espère pouvoir être un bon exemple pour les futurs coureurs car l'avenir du cyclisme africain est radieux."
Il faut en tout cas voir l'engouement que Biniam Girmay génère. Au pays, mais pas que. "Après Gand-Wevelgem, je suis rentré en Érythrée et j'ai vu dans les médias à quel point la course avait eu un impact (...) Lorsque j'ai gagné au Tour de Suisse, je n'ai pas réalisé à quel point il y avait tant d'Erythréens, c'était incroyable." "Bini" n'a que 23 ans. Les succès devraient continuer de pleuvoir, les envies de le suivre et de l'imiter avec. Nul doute qu'une victoire sur le Tour de France le hisserait dans une autre dimension.
Source: Eurosport FR
