Violences urbaines: 34 interpellations dont une quinzaine de mineurs après les incidents de la nuit dernière dans le centre de Nice
Embouteillage en vue au tribunal judiciaire de Nice, en ce début de semaine. L’activité judiciaire y est soutenue, après les incidents qui ont rythmé la nuit de samedi à dimanche dans le centre-ville de la capitale azuréenne. Les forces de l’ordre ont interpellé 34 personnes, dont une quinzaine de mineurs, précise le procureur de la République Xavier Bonhomme.
Des appels à l’émeute avaient circulé sur les réseaux sociaux. Cette fois-ci, ils ont été quelque peu suivis d’effet. De 21h à 1h du matin, des dizaines de jeunes gens, souvent très jeunes, ont arpenté l’avenue Jean-Médecin et les rues adjacentes, dans un jeu du chat et la souris avec la police Les tensions se sont intensifiées à l’approche de minuit, et le rythme des interpellations s’est peu à peu accéléré.
Attendus devant la justice
Dégradations, vol en réunion, participation à un groupement armé, transport d’arme ou d’essence... Les motifs sont multiples. Deux magasins ont été la cible des émeutiers, avec pillage à la clé pour l’un d’eux, rue Alphonse-Karr.
Les CRS ont été pris à partie rue Pastorelli, entraînant l’intervention du RAID avec son blindé et des LBD. L’hélicoptère de la gendarmerie a également balayé le centre-ville de son projecteur, contribuant à l’ambiance surréaliste de cette première nuit de juillet, alors que de nombreux touristes arpentaient le centre-ville.
"J’ai donné pour instruction à mes collègues d’ordonner des défèrements systématiques dès lors que suffisamment de charges seront réunies", indique Xavier Bonhomme. Un certain nombre de gardés à vue pourraient ainsi être présentés à un magistrat ou au tribunal correctionnel ce lundi ou mardi. En attendant, le parquet a dû doubler ses effectifs de permanence.
"Notre dispositif attendait les casseurs"
Les incidents dans le centre de Nice sont le fait marquant de cette cinquième nuit de violences urbaines sur la Côte d’Azur, consécutives à la mort du jeune Nahel M. mardi à Nanterre. Ailleurs, la situation est restée relativement calme. Les seuls incidents notables sont survenus à Grasse, (tirs de mortiers, jets de cocktails Molotov, cinq containers brûlés), Beausoleil (containers brûlés) et au Cannet. Bilan: deux voitures et treize containers incendiés.
La présence massive des forces de l’ordre a sans doute dissuadé nombre de casseurs, ou permis de limiter leur action. Il n’y a eu aucun blessé de part et d’autre. Le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, prévient: "Notre dispositif attendait les casseurs, nous ne lâcherons pas un pouce de terrain".
La police a procédé à de nombreuses interpellations. Près d’un suspect sur deux est mineur. Photo Cyril Dodergny / Nice Matin.
Un homme éteint un feu de container à l’angle Pastorelli / Deloye, dans le centre de Nice, sous le regard attentif des policiers du RAID. pic.twitter.com/PN3mJow1xN — Christophe Cirone (@Cirone06) July 1, 2023
L’unité d’élite du RAID est intervenue pour sécuriser l’avenue Jean-Médecin et les rues adjacentes. Photo Cyril Dodergny / Nice Matin.
Le bilan relativement léger des dégradations de cette nuit à Nice doit beaucoup à la tactique des forces de l’ordre. Présence massive/dissuasive, helico, Raid et dispersion rapide des attroupements #Nice06 pic.twitter.com/G9g6gUy2c9 — Grégory Leclerc (@GregLeclerc) July 2, 2023
Source: Nice matin