Julien Granel à Bobital : " En Bretagne, les gens viennent pour faire la fête, ça rend les concerts épiques "

July 02, 2023
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Le soleil qui pointe le bout de son nez, un chanteur aux cheveux bleus et roses qui arrive à la bourre sur la plaine du Louvre, oublié à la gare, mais un sourire jusqu’aux oreilles, heureux d’avance du moment qu’il va vivre à l’ Armor à sons . Le Télégramme a retrouvé Julien Granel quelques minutes avant sa rencontre avec le public breton. Mode positive attitude enclenché.

Ouais j’ai vu qu’il pleuvait hier soir mais moi, j’aime bien ça les concerts sous la pluie ! Quand la pluie se mêle à un concert, souvent ce sont des moments de folie. Il y a plein de concerts qui sont devenus complètement cultes grâce ou à cause de la pluie. Mais je suis quand même content qu’il y ait du soleil, on ne va pas se mentir (rires).

J’ai fait l’Arena de Brest en ouverture pour Angèle, et j’ai beaucoup joué à Rennes, absolument toutes les salles : l’Ubu, 1988, l’Étage, au Liberté… C’est l’une des villes où j’ai le plus joué finalement. Et il y a toujours une ambiance particulière en Bretagne. C’est quelque chose qu’on dit toujours, mais qui est très vrai. C’est assez incroyable, l’énergie qu’il y a ici. Les gens viennent vraiment pour faire la fête et s’amuser, et ça rend les concerts épiques ! On voit qu’il y a une envie de célébrer le concert, en plus mon live de festival est fait pour la fête, c’est une célébration de l’album, de la vie… C’est très joyeux, très dansant. Je chante mais il y a des moments qui vrillent en club, et il y a des petites surprises.

Julien Granel, sous le chapiteau de l'Armor à sons, le 1er juillet 2023. (Photo Danielle Mour)

Cela veut dire que tu prépares quelque chose de particulier pour les festivaliers de Bobital ? Une arrivée sur scène en parachute, peut-être ?

Le parachute, j’ai voulu, mais on m’a dit qu’il y avait beaucoup trop de vent… Alors j’ai abandonné. Mais j’ai prévu d’aller jouer un moment au milieu de la fosse, faire comme un mini-set, club, au milieu des gens, comme si c’était une énorme Boiler Room (concert d’un DJ, au format réduit, avec le public autour de lui, ce que Julien Granel a vraiment fait samedi à Bobital, NDLR). J’aime bien faire ça en ce moment en festival, ça crée des énergies assez folles.

\ud83c\udfb6 Après des minutes déjà bouillantes sur scène, Julien Granel a choisi de se déplacer au milieu de la foule de la scène B !

Fusion garantie à #bobital2023 pic.twitter.com/FBCAolsg5u — Le Télégramme Dinan (@TelegrammeDinan) July 1, 2023

Il y a beaucoup de rap aujourd’hui dans les festivals, un peu comme à Bobital, qui est un événement multigenres. Comment tu penses que ta pop colorée va être accueillie ?

En fait, je ne m’inquiète jamais avant d’aller en festival. Mon set est fait de disco, de funk, de pop, il y a des inspirations French touch… Il y a tellement d’énergie contagieuse dedans que ça se passe toujours bien, les gens rentrent dans le délire, surtout en festival. En ce moment je suis hyper surpris de la manière dont le public a découvert mon projet : quand je me mets à chanter mes morceaux pop, les gens se mettent à chanter aussi, comme jamais. Par exemple, j’étais il y a deux semaines à Montréal, devant 30 000 personnes et tout le monde s’est mis à chanter « Plus fort » ; et ça, c’était vraiment un bug total, je ne pensais même pas que les gens écoutaient cette chanson au Canada.

Franchement, merci internet !

Justement, tu es assez présent sur les réseaux sociaux, dans des Vlogs avec Léna Situations par exemple. Et Bobital est en bonne partie composé de jeunes. Tu penses que pour un artiste, aujourd’hui, il est indispensable de se rendre visible sur les réseaux ?

Je pense que ça ne l’est pas. Chacun le fait à sa manière. C’est ça qui est cool pour un artiste, il peut décider aussi de s’effacer, ça devient limite une stratégie marketing. Moi, j’ai toujours été à l’aise avec ça, c’est naturel. Il s’avère effectivement que beaucoup de gens m’ont connu avec Léna. C’est marrant. Je pense que ça a aidé beaucoup de gens à comprendre ma musique, de me voir simplement dans ma vie « normale », en interaction avec mes potes, juste avoir les mêmes galères que tout le monde. Faire ma vie. Je rigole beaucoup avec les réseaux, c’est une manière de prolonger le contact avec les gens, aussi.

C’est un moment de partage ?

Ouais, franchement. Et ça aide, aussi, lorsque tu n’es pas diffusé par les grosses radios ou que tu ne passes à la TV… Internet ça devient une force. Et aujourd’hui, je peux dire que grâce à internet je me retrouve devant 30 000 personnes à Montréal, et la moitié de la fosse qui hurle les paroles de l’une de mes chansons ! Et ça, c’est l’exemple concret d’internet, quelque chose qui paraît impalpable, que ça se transforme dans la vraie vie, c’est assez fou. Et je suis persuadé que ce soir à Bobital, quand je jouerai mon morceau « Plus fort », je pourrai lâcher le piano et laisser chanter les gens, parce que ça se passe tous les soirs en ce moment, où qu’on aille c’est toujours une surprise. Donc franchement, merci internet (rires).

Source: Le Télégramme