Polynésie : il y a 57 ans, l'armée française procédait au premier tir nucléaire baptisé Aldébaran
L'association 193 et l'Église protestante ma'ohi appellent à la mobilisation ce dimanche 2 juillet à Teahupoo et Moorea, dans le cadre du 57ᵉ anniversaire du tir Aldébaran. Retour sur le premier essai nucléaire effectué en Polynésie.
CB •
L'association 193 de défense des victimes des essais nucléaires organise à Teahupoo (Tahiti) une journée en souvenir du premier tir nucléaire Aldébaran. Des membres du gouvernement sont attendus. Deux cortèges doivent s’élancer à 8h (heure locale) des deux extrémités de la commune en direction de l'école primaire Ahototaina. À 10h (heure locale), le documentaire Les oubliés de l'atome sera projeté, suivi de témoignages et de discours officiels.
Une marche est également organisée à Moorea par l'Église protestante ma'ohi dans le but d'empêcher "les générations futures d’oublier cette partie fondamentale de notre histoire". Le départ est prévu à 8h (heure locale) depuis le stade Teariki à Afareiatu.
Étoile géante
Il y a 57 ans, l’armée française procédait à son premier tir aérien sur l’atoll de Moruroa, au nom de code Aldébaran (nom d’une étoile géante). Le premier tir nucléaire en Polynésie française était programmé le 1ᵉʳ juillet 1966. Mais, à la dernière minute, le tir avait été reporté au lendemain à cause d’un problème technique.
Malgré des conditions météorologiques moins bonnes que la veille, le tir est maintenu le 2 juillet. À 5h34 (heure locale), l’amiral Lorain ordonne le déclenchement de l’expérimentation. Tirée depuis une barge, la bombe de vingt-huit kilotonnes (soit deux fois la puissance de la bombe lâchée sur Hiroshima en 1945) explose au milieu de l’océan. Le décor paradisiaque se transforme en paysage apocalyptique, laissant place à un nuage en forme d’un champignon.
Au total, 193 tirs ont eu lieu en 30 ans en Polynésie, 46 aériens et 147 souterrains. Le dernier tir date de 1996. Aujourd’hui, l'atoll de Moruroa a été débarrassé de la quasi-totalité de ses installations militaires. La nature a repris ses droits. Restent les questions sur la solidité de l’atoll et les conséquences sur la santé des populations qui mobilisent les associations localement.
Source: Outre-mer la 1ère