Immobilier : 6 erreurs fréquentes qui peuvent coûter très cher aux acheteurs alors qu'elles auraient facilement pu être évitées

July 04, 2023
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Erreur n°1 : (trop) raisonner à l'affect

Donner trop d'importance à l'affect, c'est risquer d'acheter un bien sans rapport avec ses besoins... Et de devoir en changer peu de temps après

"Il arrive que les futurs acquéreurs ne hiérarchisent pas leurs critères de recherche avant de réaliser des visites", constate Olivier Blaise, fondateur de l'agence immobilière Parees. Le problème, "c'est qu'ils peuvent finalement avoir des coups de cœur sur des biens qui, en réalité, ne correspondent pas à leurs besoins". Si l'affect doit entrer en ligne de compte dans le cadre d'une acquisition, il ne doit pas prendre le pas sur la raison. "Les acquéreurs peuvent réaliser une liste de 5 à 15 critères et les classer selon leur degré d'importance", explique Olivier Blaise. En fonction des acquéreurs, les critères incontournables sont la localisation, l'exposition, la superficie, la présence d'un balcon...

Erreur n° 2 : se focaliser sur une adresse

"Je me souviens d'un couple de retraités qui ne trouvait pas d'appartement en RDC dans le 15e arrondissement de Paris. Je les ai finalement amenés dans le 7e, dans un quartier à l'ambiance similaire, qu'ils ne connaissaient pas. Ils ont tout de suite été séduits"

Dans les grandes métropoles, les futurs acquéreurs sont souvent très attachés au quartier dans lequel ils vivaient jusque-là en tant que locataires. "Il arrive même qu'ils se focalisent sur une rue en particulier", sourit Olivier Blaise. Lors d'une recherche immobilière, mieux vaut se montrer ouverts quant à la localisation afin d'optimiser ses chances de trouver un bien, surtout lorsque le marché est tendu. "Je me souviens d'un couple de retraités qui ne trouvait pas d'appartement en RDC dans le 15e arrondissement de Paris. Je les ai finalement amenés dans le 7e, dans un quartier à l'ambiance similaire, qu'ils ne connaissaient pas. Ils ont tout de suite été séduits", raconte-t-il. Attention, pour autant, à rester attentif à ce nouvel environnement. "La présence d'une discothèque dans les zones urbaines ou d'une déchetterie ou porcherie dans les zones rurales peut générer des nuisances sonores ou olfactives", rappelle Yann Cadiou, co-gérant de l'agence Aste Immobilier.

Erreur n°3 : ne pas se fixer de budget

Si le budget n'est pas bien ficelé, lorsque les acheteurs vont jusqu'à faire une offre pour un bien, elle est susceptible de tomber à l'eau

"Nous recevons encore beaucoup d'acquéreurs qui n'ont pas fait valider leur budget à une banque ou un courtier et qui se fourvoient sur leurs capacités financières", indique Olivier Blaise. Résultat : lorsqu'ils vont jusqu'à faire une offre pour un bien, elle est susceptible de tomber à l'eau, ce qui constitue une perte de temps pour les vendeurs, les acquéreurs et les intermédiaires. Le mieux, c'est évidemment d'anticiper. "Dans les zones les plus tendues, nous leur conseillons également de voir un courtier avant de faire des visites, afin d'avoir une bonne réactivité lorsqu'ils verront un bien sur lequel ils voudront faire une offre", illustre-t-il. Attention, pour autant, à ne pas trop anticiper. "Avec la remontée des taux, les acquéreurs peuvent potentiellement perdre 10 000 euros de capacité d'emprunt en l'espace de trois mois", illustre Yann Cadiou.

Erreur n°4 : zapper l'enquête de voisinage

"C'est l'occasion de s'imprégner de la vie de l'immeuble, de se rendre compte du bruit d'un éventuel métro en proximité, de s'assurer qu'il n'y a pas de fêtards..."

Sans être dans la méfiance exagérée, il est conseillé de réaliser une petite enquête de voisinage avant de faire une offre sur un bien, afin de savoir s'il n'y a pas de sujets que l'agent immobilier aurait pu (volontairement ou non) omettre. Pour écarter toute mauvaise surprise, passer dans l'immeuble le soir et le week-end peut être une bonne stratégie afin de sentir l'ambiance générale de la résidence, "surtout si les acquéreurs ne sont pas familiers avec le secteur", précise Yann Cadiou. Frapper à la porte de ses voisins est également une option intéressante. "C'est l'occasion de s'imprégner de la vie de l'immeuble, de se rendre compte du bruit d'un éventuel métro en proximité, de s'assurer qu'il n'y a pas de fêtards...", indique Olivier Blaise. C'est d'autant plus pertinent s'il s'agit d'une copropriété.

Erreur n° 5 : minimiser les travaux à venir

"Il est conseillé de faire une contre-visite, voire une troisième visite avec des artisans"

Les acquéreurs souhaitant acheter un bien à rénover, voire une passoire thermique, doivent être attentifs au montant des travaux qu'ils devront effectuer, et qui sont encore souvent sous-estimés. "Pour maîtriser au mieux son budget, il est conseillé de faire une contre-visite, voire une troisième visite avec des artisans, avant la signature du compromis de vente", explique Olivier Blaise. Cette précaution permet notamment "d'écarter la présence d'un poste de travaux qui n'aurait pas été prévu et qui pourrait mettre en péril le financement du projet", explique Yann Cadiou. C'est d'autant plus vrai si ce bien est voué à être loué. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2023, certains logements très énergivores (étiquette G+ selon le nouveau DPE) sont interdits à la location, selon la loi Climat et résilience. 191 000 logements seraient concernés, selon le ministère du Logement.

Erreur n° 6 : oublier la visite d'avant-vente

Il arrive que certains vendeurs quittent leur logement en emportant radiateurs, poignées de portes...

Elle est incontournable, ne serait-ce que pour effectuer les relevés de compteurs d'eau, d'électricité... Et pourtant, de nombreux acquéreurs ne la réalisent pas. "Avant de signer l'acte définitif chez le notaire, donc de récupérer les clés du bien, mieux vaut réaliser une dernière visite. Car s'il y a des mauvaises surprises, les acheteurs n'auront plus aucun recours auprès des vendeurs", prévient Olivier Blaise. Or, il arrive que certains quittent leur logement en emportant les radiateurs de leur bien, les poignées de portes, les portes de placard... "Cette visite est également l'occasion de vérifier que le vendeur a déménagé l'ensemble de ses affaires et correctement nettoyé le bien", conclut Yann Cadiou.

Source: Figaro Immo