après les batailles de Kharkiv et Bakhmout, les soldats de l'unité d'élite Spartan préparent la contre-offensive
Alors que les combats se poursuivent en Ukraine, l'armée se prépare à la contre-offensive en formant des milliers de soldats. Plongée au cœur de l'unité d'élite Spartan, où l'on se forme aux nouvelles armes.
Ils assument fièrement la devise de leur bataillon Spartan, "Les ennemis se brisent sur nous". Véles – un pseudo – et ses hommes sortent d’une session d’entraînement dans une base tenue secrète. "On a fait des exercices tactiques, comment travailler en binôme, en équipe, raconte le soldat de 44 ans. Comment aussi traiter un blessé sur zone, l’évacuer tout en tirant pour le protéger."
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Depuis sa création en 2014 après l'annexion de la Crimée par Moscou, la brigade est de tous les combats. Et le sera encore pour la contre-offensive ukrainienne. Vendredi 28 avril, alors que la Russie menait des frappes qui ont fait 26 victimes, le ministre ukrainien de la Défense annonçait que les préparatifs de la contre-offensive pour reprendre les territoires occupés par l’armée russe "touchaient à leur fin" et que son lancement dépendait notamment de la météo et de l’armée ukrainienne.
Des soldats de l'unité Spartan à l'entraînement, avril 2023 (UNITE OPERATIONNELLE ET TERRITORIALE DE L'EST / GARDE NATIONALE D'UKRAINE)
Si cette contre-offensive se fera sans les chars américains Abrams, dont la livraison est prévue plutôt pour la fin de l'année, les 230 chars et 1 550 blindés envoyés par l'Otan seront de la partie. Alors, l'Ukraine forme à tour de bras : huit nouveaux bataillons, soit plus de 30 000 hommes, sont en train de se préparer.
Sur le front, l'entraînement et la formation ne cessent pas non plus. Une bonne chose pour Velès, car cela permet d'avoir des réflexes. "La vie de nos frères d'armes dépend de chacun de nous", souligne le soldat. Comme Dixième, 40 ans, et tous les combattants de leur unité, cela fait un an qu'ils sont engagés. "C’est ici qu’on a tout appris. Nous, on était tous des civils. Moi par exemple, j'étais dans le BTP, d’autres gars sont des chauffeurs... On n’était pas militaires de carrière", raconte Velès.
"La guerre nous fait changer de métier, je suis passé d’un panneau solaire à un fusil." Dixième, soldat de la brigade Spartan à franceinfo
"On travaille à 5 ou 10 mètres de l'ennemi"
Les soldats de cette brigade d'élite ont participé à défendre la ville de Kharkiv et sa région, ont repoussé les Russes plus à l’est cet automne et reviennent de Bahkmout où se tiennent des combats acharnés. Tous les combattants de Spartan se disent prêts pour la contre-offensive, mais sans brûler les étapes. Pas question de négliger les hommes ni même le matériel. Ils attendent avec impatience la dizaine de nouvelles recrues même si tous ne les rejoindront pas, dit Serguey, 23 ans, justement parce qu'ils sont une unité d’élite. "C’est difficile ici de savoir comment un nouveau réagit au stress. Il peut se bloquer, paniquer. Dans ce cas-là, il rejoindra le bataillon normal parce que notre mission est dangereuse, développe le jeune homme. On travaille soit au contact direct, à 5 ou 10 mètres de l’ennemi, soit on passe derrière sa ligne."
Serguey, soldat ukrainien de l'unité Spartan, en avril 2023 (UNITE OPERATIONNELLE ET TERRITORIALE DE L'EST / GARDE NATIONALE D'UKRAINE)
La préparation de la contre-offensive ukrainienne passe aussi par la production de nouvelles armes, et l'apprentissage de leur maniement. Depuis peu, la brigade Spartan a par exemple reçu, en plus de leurs kalachnikovs, des fusils mitrailleurs AR10 de licence américaine, fabriqués en Ukraine. Un vrai plus, dit Serguey : "C’est plus léger, plus précis, c’est modulable. Tu peux changer selon tes besoins et ajuster à ton gabarit. C’est plus fiable". "À Bakhmout, je me battais de nuit contre les Wagner, se souvient le soldat. J’ai tiré sans arrêt avec ça 1 500 cartouches. Ça n’a pas bougé, ça ne s’est pas enrayé."
Source: franceinfo