"Affronter Carlos Alcaraz, c'est une récompense pour ma carrière", affirme Jérémy Chardy, battu par l'Espagnol à Wimbledon lors de son dernier match
Le Français de 36 ans a tiré sa révérence en simple, après sa défaite face au numéro un mondial, lors de son premier tour à Wimbledon, mardi.
Il a fait ses adieux par la grande porte, face au numéro un mondial Carlos Alcaraz, sur le court numéro un de Wimbledon. Jérémy Chardy a joué mardi 4 juillet son dernier match en simple, devant un stade plein, où il s'est incliné 6-0, 6-2, 7-5. Malgré une première partie de match compliquée, le Français de 36 ans, actuel 542e mondial, a montré des signes de résistance dans la troisième manche avant de s'incliner.
1 titre à Stuttgart, 12 victoires contre des Top 10, deuxième semaine dans tous les tournois du Grand Chelem, et bien sûr une Coupe Davis : Bravo pour ta très belle carrière en simple Jérémy 🙏#Wimbledon pic.twitter.com/PhTxZInalT — FFT (@FFTennis) July 4, 2023
"C'était un beau match, et je suis content d'avoir pu finir le troisième set comme cela, parce que si j'avais joué trois sets comme j'ai joué pendant un set et demi, ça aurait été dur. J'aurais eu un petit goût amer de ne pas avoir réussi du tout à prendre du plaisir sur le dernier match", a confié le Français en conférence de presse, qui a joué pour la première fois contre l'Espagnol et qui a été "impressionné" par le niveau de jeu de son adversaire.
"C'est une belle fin"
"Au moins, j'ai joué un set où je me suis fait plaisir, j'ai réussi à faire de bons coups et à le mettre un petit peu en danger. J'ai eu un break d'avance même si cela n'a pas duré très longtemps", a-t-il encore déclaré. Surtout, malgré la défaite du jour, il savoure cette fin de carrière. "Quand j'ai vu le tirage au sort, que je jouais contre Carlos Alcaraz, je l'ai plus vu comme une chance, en me disant que c'était aussi une récompense pour ma carrière de pouvoir finir sur un grand court, face au numéro un mondial. C'est une belle fin, avoue-t-il. J'aurais pu finir sur le court numéro dix-huit [un peu excentré des autres courts], contre quelqu'un que je ne connais presque pas et perdre aussi. Donc au final, c'était plutôt bien. Le destin a bien fait les choses", a-t-il souri.
Le natif de Pau (Pyrénées) n'a d'ailleurs pu contenir son émotion lors de son arrivée sur le court, alors que toute sa famille était présente dans les tribunes. "Avant le match, je me sentais plutôt bien et quand je suis entré sur le court, j'ai ressenti beaucoup d'émotions et j'étais un peu perdu. Quand j'ai tourné la tête et que j'ai vu ma femme et mon fils, j'ai un peu pleuré. J'étais content qu'ils puissent être avec moi pour partager ces émotions", a encore réagi Jérémy Chardy après son match.
Finir "comme je voulais"
Le Français, ex-numéro 4 tricolore et ancien 25e mondial, vainqueur d'un titre ATP à Stuttgart (terre) en 2009, confie être "fier de sa carrière" et de son "investissement"."J'ai toujours essayé de faire le maximum. Après, j'ai fait des erreurs, bien sûr, mais il n'y a rien que je regrette. Surtout, là où je suis fier, c'est de la régularité que j'ai pu avoir parce que j'ai été dans le top 50 pendant pas mal de saisons, j'ai joué sur toutes les surfaces, et j'ai joué en deuxième semaine de tous les tournois du Grand Chelem. J'ai même fait les Jeux olympiques à Tokyo", témoigne Jérémy Chardy, les souvenirs plein la tête. Comme ce huitième de finale à Roland-Garros en 2008, qui lui permet de rentrer dans le top 100. "C'est un moment que je n'oublierai jamais", assure-t-il. Ou encore comme ces moments en Coupe Davis, et ce quart de finale à l'Open d'Australie en 2013. "Et puis, tous ces moments que j'ai partagés avec mon équipe, et les autres gars sur le circuit."
Après la période du covid compliquée à gérer, une opération du genou en 2022, Jérémy Chardy est heureux d'avoir pu finir "de la manière [qu'il] voulait". "C'était impossible que j'arrête ma carrière hors du court", tranche-t-il. Un genou dont il souffre toujours aujourd'hui, et qui a pesé dans sa décision de raccrocher. "Il fallait me voir monter les escaliers [pour venir en conférence de presse]. Je pense que demain ça va être un peu compliqué", glisse-t-il à la fin de l'interview.
Jérémy Chardy tire ainsi sa révérence là où tout a commencé, à Londres. En 2005, il remporte le tournoi chez les juniors. Le début d'une carrière de 17 ans sur le circuit professionnel. "C'était une victoire importante avant de commencer chez les pros. Au-delà du résultat, c'était d'essayer de très bien jouer en juniors pour avoir des contrats, parce que ça coûte cher de voyager, d'être sur le circuit", rappelle-t-il.
Une reconversion déjà commencée
La suite de sa carrière, Jérémy Chardy a déjà commencé à l'écrire. Depuis juillet 2022, il est le coach d'Ugo Humbert. Les deux hommes joueront même ensemble en double à Wimbledon. De quoi prolonger encore un peu le plaisir sur les courts. "Je voulais jouer avec Ugo ce double, parce que je trouve que c'est important pour son jeu. Je pense qu'il y a des choses dans le double qui peuvent l'aider à le faire progresser pour son jeu de simple, dans le travail d'enchaînement à la volée, la précision au retour...", a-t-il expliqué. Mais il ne faut pas s'attendre à le voir prolonger sa carrière en double pour autant.
Source: franceinfo