Achat immobilier : quatre choses à savoir sur le DPE

July 04, 2023
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Depuis la réforme du DPE, le 1er juillet 2021, son calcul intègre cinq postes de consommation d’énergie, contre trois auparavant : « Au mode de chauffage et aux systèmes d’eau chaude sanitaire et de refroidissement, s’ajoutent les éclairages et la ventilation », indique Julien Abhervé, conseiller info-énergie au sein de l’ Alec Saint-Brieuc . « L’estimation est beaucoup plus fine ».

De plus, les seuils des classes énergétiques ont été revus, tantôt à la baisse tantôt à la hausse. Ainsi, un bien auparavant classé B du point de vue de la consommation d’énergie peut aujourd’hui être classé A, avec un seuil relevé à 70 kWh/m2/an au lieu de 50 pour cette catégorie. De même, plus de logements peuvent aussi se retrouver classés G (passoire thermique), le seuil passant de 450 kWh/m2/an à 420.

Enfin, la nouvelle étiquette du DPE intègre les émissions de gaz à effet de serres, et c’est le moins bon classement qui fait la note finale. « Ainsi une maison équipée d’un système de chauffage propre mais très mal isolée sera mal classée ».

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2 Est-ce normal d’avoir un DPE vierge ?

« Oui, c’est encore possible, mais plus pour très longtemps », indique Julien Abhervé. « Cela tient à la méthode du calcul de l’ancien DPE pour les bâtiments construits avant 1948 et les appartements d’après 1948 dotés d’un chauffage collectif sans comptage individuel. Elle se faisait sur la base des factures des trois dernières années. Lorsque le diagnostiqueur immobilier ne pouvait avoir accès à ces données, par exemple dans le cas d’un logement vacant depuis trop longtemps, il rendait un DPE vierge ».

Si cette méthode a été abandonnée, car elle ne reflétait que les habitudes de consommation des occupants et pas les caractéristiques thermiques du logement, les DPE réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 restent valables jusqu’au 31 décembre 2024. « L’Alec peut faire une évaluation », signale le thermicien qui reconnaît « un défaut d’information pour l’acquéreur ».

La nouvelle étiquette du DPE intègre la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. C’est la moins bonne des deux notes qui détermine la classe énergétique du bien. (Le Télégramme/capture d’écran)

3 Saint-Brieuc dans la moyenne nationale

« En terme de DPE, le parc immobilier de Saint-Brieuc se situe dans la moyenne nationale, à savoir D. Ce n’est pas catastrophique ». Dans tous les cas, le thermicien invite les acquéreurs à lire dans le détail le dossier complet du DPE, avec ses recommandations de travaux.

Pour lui, la priorité, avant de regarder le mode de chauffage, c’est l’isolation. « Il vaut mieux une maison partiellement ou pas isolée, plutôt qu’un bien qui serait moyennement isolé partout, car ce sera plus difficile à rattraper ». Isolation des murs, des combles, des planchers, la nature du matériau, l’épaisseur, tout compte. « Par exemple, 5 cm de polyuréthane dans un mur, ce n’est pas suffisant. C’est souvent le défaut des maisons des années 2000 », illustre-t-il. Autres points de vigilance, selon lui, c’est l’étanchéité à l’air et la ventilation, « encore un peu négligées ».

Il y aura toujours un retour sur investissement à faire des travaux

4 Faut-il partir en courant si le bien est classé Fou G ?

« Pas forcément », souligne le thermicien. « Même si on voit bien que ce qui n’était pas un point bloquant il y a encore deux ans devient un sujet de préoccupation pour les acquéreurs. Il y a toujours des solutions ». Ce, moyennant travaux et finances, évidemment. « Il faut bien se dire aussi qu’il y aura un retour sur investissement à les faire. Et il y a une vraie prise de conscience là-dessus ».

Pour le thermicien, par exemple, à niveau d’isolation égal, à choisir entre une maison équipée de radiateurs électriques et une autre dotée d’un système de chauffage central qui fonctionne au gaz ou au fuel (donc très mal classée sur les gaz à effet de serre), il ne faut pas hésiter. « Le mieux c’est la seconde. Ce sera plus facile de le remplacer par un système plus écologique ».

À savoir

L’Alec, 5, rue du 71e RI, à Saint-Brieuc, conseille et informe sur les aides existantes, les points de vigilance à avoir, les différentes solutions, sur rendez-vous, le lundi de 13 h 30 à 17 h et du mardi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h. Contact par mail à contact@alec-saint-brieuc.org ou au 02 96 52 15 70.

Source: Le Télégramme