Canal+ et C8 dans le rouge, le “JDD” en grève… Ça ne va pas fort pour les médias de Bolloré

July 04, 2023
404 views

Un audit révèle des déficits en millions d’euros pour la plupart des chaînes du groupe détenu par l’industriel. Des mauvais chiffres qui font écho à la grève, encore reconduite, au “JDD”, également dans le giron du Breton…

Le déficit de Canal+, propriété de Vincent Bolloré, est estimé à 26 millions d’euros. Photo Charles Platiau / REUTERS

Par Richard Sénéjoux Partage

LinkedIn

Facebook

Twitter

Envoyer par email

Copier le lien

Tout ne va pas aussi bien qu’annoncé dans le Canal+ version Bolloré. D’un point de vue économique, en tout cas. Selon des informations de La Lettre A, toutes les chaînes françaises de la filiale de Vivendi présenteraient un déficit en 2022, à l’exception de CStar. Dans un audit confidentiel réalisé à la demande des instances du personnel par le cabinet spécialisé Sextant, la chaîne cryptée afficherait ainsi une perte de 26 millions d’euros en 2022, après deux années de bénéfices en 2021 (+ 3 millions d’euros) et en 2020 (+ 101 millions d’euros). « Ces données, que le groupe n’a jamais divulguées, s’expliquent principalement par la hausse des coûts des contenus diffusés par la chaîne. Pour l’ensemble des droits de diffusion de ses événements sportifs (Ligue 1, Champions League, Top 14…), de ses films et de ses séries, la chaîne a dépensé 2,367 milliards d’euros en 2022, contre 2,191 milliards d’euros en 2021 », détaille La Lettre A. Pour C8, les pertes atteindraient les 23 millions d’euros. Quant à CNews (ex-iTélé), qui s’est muée au fil des années en chaîne d’opinion, le déficit atteindrait encore 4 millions d’euros en 2022, alors que la direction visait l’équilibre. CStar serait en revanche bénéficiaire à hauteur de 2 millions d’euros. Contacté, le Groupe Canal+ ne confirme pas ces chiffres, sans toutefois les démentir.

À lire aussi : On ne rigole pas avec Bolloré sur les chaînes du groupe Canal+

Un sacré revers pour la réputation de (bon) gestionnaire de Vincent Bolloré. À moins que le déficit économique ne soit compensé par un certain bénéfice idéologique et la place qu’occupent aujourd’hui les idées de la droite la plus radicale dans le débat public. Et qui a, en outre, rendu possible la candidature d’Éric Zemmour à la dernière présidentielle. À méditer à l’heure où Vivendi, désormais propriétaire de Lagardère, veut imposer à la tête du JDD l’ancien directeur de la rédaction du magazine d’extrême droite Valeurs actuelles Geoffroy Lejeune. La rédaction de l’hebdomadaire dominical, qui s’oppose à cette nomination, entame aujourd’hui son douzième jour de grève, reconduite ce matin à la quasi-unanimité (89 votes pour, 3 contre et 6 qui ne se prononcent pas).

Source: Télérama.fr