Brigade anti-casseurs à Lorient : " Ils ont frappé mon ami et l’ont remis à la police "
« On a cru que c’était la Bac (brigade anticriminalité). Mais on a rapidement compris que ce n’était pas elle, même si des policiers étaient à proximité. Les gars tapaient dans leurs poings, défiaient et insultaient des jeunes plus loin. Ils criaient qu’ils étaient des patriotes français. Ils étaient là pour en découdre. » Tout à coup, toujours selon Ethan, le groupe se met à courir. « On est partis voir. Je voulais filmer. Mon pote a été plus rapide et il s’est retrouvé rue des Fontaines, quand la Bac est apparue à l’autre bout. Tout le monde a reflué. C’était la panique. Mais l’autre extrémité était condamnée par le groupe d’anti-casseurs. Moi j’ai réussi à m’échapper. » Pas son ami.
« Ils l’ont mis à terre et ont commencé à lui donner des coups de pied dans les côtes. Ils lui ont mis un pénalty (un coup de pied dans la tête, NDLR). Il criait qu’il n’avait rien fait. On n’avait rien à se reprocher, nous ! Moi, j’avais même éteint un feu de poubelle juste avant et un policier m’avait remercié. » Selon Ethan, « tous les jeunes qui étaient dans la rue ont eu droit à des coups de la part des anti-casseurs ». Seuls un ou deux avaient mis le feu à des poubelles, estime le jeune homme, qui rapporte aussi que « les anti-casseurs ont brisé les téléphones de ceux qui les filmaient ». La tête en sang (photo à l’appui), Noah est immobilisé et remis « à des policiers de la police nationale, en tenue ». « Ils l’ont presque aussitôt relâché, en lui disant qu’il n’avait rien à faire ici. » Le jeune homme n’a pas souhaité témoigner directement, malgré nos demandes. « Il a peur et ne sait pas quoi faire. »
Source: Le Télégramme