PEGASE 2023 : Des Rafale français seront mis en oeuvre depuis l'archipel des Palaos

July 04, 2023
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Le 25 juin, dix chasseurs-bombardiers Rafale, cinq avions ravitailleurs A330 MRTT et quatre A400M Atlas ont décollé de la base aérienne d’Istres dans le cadre de l’édition 2023 de l’exercice PEGASE [Projection d’un dispositif aérien d’EnverGure en Asie du Sud-Est].

Après une escale technique sur la base aérienne 104 d’Al Dhafra, aux Émirats arabes unis, la formation de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] s’est scindée en deux parties. En effet, six Rafale, trois A330 MRTT et deux A400M sont arrivés à Singapour tandis que les autres appareils ont atteri sur la base aérienne de Subang en Malaisie. Et cela, trente heures seulement après leur départ d’Istres.

« Le premier défi a été relevé avec succès : déployer un dispositif aérien d’une vingtaine d’avions, de plus de 320 Aviateurs, à 11 000 kilomètres de la France, en 30 heures », s’est félicitée l’AAE.

Ces visites avaient au moins deux objectifs : d’une part, il s’agissait de participer à des entraînements conjoints avec les forces aériennes malaisiennes et singapouriennes et, d’autre part, l’enjeu était de présenter le Rafale à ces dernières.

Cette étape à Subang « était aussi l’occasion de mettre en avant notre partenariat avec ce pays, qui s’ancre dans le temps, et nos aéronefs communs, comme l’A400M », a ainsi expliqué le général Vincent Coste, le chef du dispositif déployé en Malaisie. Les quatre Rafale, les deux A330 MRTT et les deux A400M ont depuis repris le chemin du retour.

En revanche, la formation envoyée à Singapour a poursuivi son périple. Et, 72 heures après avoir quitté la France, elle est arrivé sur la base américaine de Guam, située dans le sud-est de la mer des Philippines. Là, jusqu’au 24 juillet, les six Rafale prendront part à des exercices interarmées et interalliés, aux côtes des forces américaines, canadiennes, australiennes, néo-zélandaises, britanniques et japonaises.

« Le détachement français conduira des missions suivant le concept opérationnel MORANE, de mise en œuvre réactive et avec une faible empreinte logistique », explique l’AAE. Et d’ajouter : « Au cours des différents scénarios d’entraînement, il s’agira de déployer rapidement des plots chasse dans un milieu insulaire, dans la plus grande interopérabilité, et de les soutenir au plus près de l’activité opérationnelle, dans des manœuvres de haute intensité ».

Après une courte période d’acclimatation, les Rafale, mais également les A330 MRTT et les A400M, entreront dans le vif du sujet…

Déjà, un A400M a assuré une liaison vers l’archipel des Palaos pour y déposer des aviateurs de l’US Air Force. Mais pas seulement puisque cette mission a aussi été l’occasion de faire une reconnaissance de zone. En effet, trois Rafale y seront déployés à partir du 6 juillet. Ce qui sera une première.

Située à environ 1.300 kilomètres au sud-ouest de Guam et comptant environ 20’000 habitants, la République de Palaos [Palau, en anglais] est l’un des rares pays de la région à ne pas avoir cédé aux pressions chinoises pour rompre ses relations avec Taïwan. Ne disposant pas de forces armées, sa sécurité est assurée par les États-Unis, en vertu d’un « Traité de libre-association », signé en 1994. En 2020, elle avait réclamé l’implantation d’une base américaine permanente sur son territoire afin de contrer l’influence de Pékin et, accessoirement, de relancer son économie.

À noter que, à son retour de Palaos, l’équipage de l’A400M s’est initié à la surveillance maritime et à la recherche et au sauvatage en mer… Ce qui n’est évidemment pas sa mission première.

Quoi qu’il en soit, après les manoeuvres depuis Guam, le détachement français reprendra le fil de ses « escales valorisées » et se rendra notamment au Japon et en Corée du Sud, ainsi qu’en Indonésie et au Qatar.

« Chaque escale fera l’objet d’entraînements conjoints avec les armées de l’air partenaires ainsi que de tables rondes sur des thématiques telles que le spatial, les opérations multi-milieux multi-champs [M2MC], l’assistance humanitaire et la gestion de catastrophes [HADR] », précise l’AAE.

Photo : État-major des armées

Source: Zone Militaire