FC Nantes : Antoine Kombouaré, et maintenant ?

April 30, 2023
289 views

En un an, le FC Nantes est passé de l’extase au marasme. De l’insouciance heureuse à une humiliation en mondovision en se faisant fesser 5-1 par le TéFéCé , en finale de la Coupe de France ce samedi au Stade de France. La fin de la parenthèse enchantée pour un club historique qui a désormais un pied dans le vide, sur cette même falaise d’où il s’était déjà fracassé en 2007 et en 2009. Et avec elle, la fin de l’ère Kombouaré, plus inévitable que jamais tant il répète de plus en plus souvent qu’il "est en fin de contrat" à un président dévoreur d’entraîneur.

ⓘ Publicité

Retour au point de départ

Dresser le bilan du retour d'Antoine Kombouaré avec son "club de cœur" en superposant le négatif serait malhonnête. À la dérive, lorsqu'il succède à l'éphémère Raymond Domenech , le navire jaune redresse le cap in extremis pour éviter l'iceberg de la Ligue 2. Il sera immortalisé sur un tifo majestueux confectionné par la Brigade Loire , moins d'un an après au Stade de France, pour récompenser une saison d'exception, marquée à jamais par le gain d'une quatrième Coupe de France, mais entachée par la gestion calamiteuse du dossier Randal Kolo Muani.

Le recrutement de Moussa Sissoko à l'intersaison , puis d' Andy Delort à l'hiver , étaient des signaux clairs d'un FC Nantes qui voulait franchir un cap et progresser pour ne plus vivre des années de galère dans le ventre mou ou, pire, à lutter pour survivre. La chute n'en est que plus rude. Et si l'Europe a permis aux joueurs, supporters et jusqu'aux journalistes de vibrer, d'Athènes à Fribourg en passant par Bakou et Turin, conclure cet exercice à une des quatre dernières places du championnat serait une catastrophe industrielle. Ni plus ni moins.

Les Brésiliens de FC Nantes, Joao Victor et Andrei Girotto, ont vécu une soirée cauchemardesque, ce samedi en finale de la Coupe de France contre Toulouse. © Maxppp - Joel Le Gall

"Mes choix, je ne les regrette jamais"

Au-delà du simple sentiment de trahison, la question légitime des choix d'Antoine Kombouaré et de la prise de conscience des joueurs revient comme un boomerang. Pourquoi s'entêter avec un 4-3-3 qui n'a quasiment jamais fonctionné ? Pourquoi aligner des joueurs hors de forme ? Pourquoi décider de positionner le droitier, Joâo Victor latéral gauche, au détriment d'un joueur formé au club et qui a apporté d'autres garanties, Quentin Merlin ou de Jaouen Hadjam voire même Fabien Centonze et Charles Traoré ? "Vous pouvez commenter mes choix, mais je ne les regrette jamais, stoppe Antoine Kombouaré. Je ne les remets donc pas en question."

Le technicien à la réputation de meneur d'hommes fait pourtant face à un vestiaire qui semble se fissurer. "C'est le coach qui décide, même si j’ai mes idées, déplorait Marcus Coco, entré à la 81e minute et envoyé au casse-pipe, en direct, dès la fin de la rencontre, à la place des capitaines Blas et Lafont. Si on avait été un vrai groupe, on serait revenus dans la rencontre. Mais ce n’est pas le cas." Boum. Ludovic Blas complète : "le plus grave, c’est que l’on n’a pas su relever la tête. Cette finale, c’était du bonus, une compétition pour prendre du plaisir. Nous, le plus important, c'est le maintien [...] et si on ne se remobilise pas, c'est qu'on est bête."

Les Canaris sont dans le dur et dos au mur. Antoine Kombouaré assure toujours avoir "la confiance des joueurs et confiance en eux pour aller chercher le maintien". D'ici le déplacement à Brest, ce mercredi soir, aucune manœuvre ne sera engagée par la direction nantaise. Mais ensuite, une nouvelle ligne sera probablement inscrite au palmarès des entraîneurs de l'ère Waldemar Kita, un président qui ne porte pas son entraîneur dans son cœur. Et vice versa.

Source: France Bleu