La mauvaise opération du Breton David Gaudu sur la 6e étape du Tour de France
Lorsqu’arrive sur la table la traditionnelle rengaine du « Tour est encore long », ce n’est généralement pas bon signe. David Gaudu a abattu cette carte, jeudi, au terme de la 6e étape du Tour de France. Quelques minutes plus tôt, il venait de franchir la ligne d’une étape dantesque en 13e position. Et dans la brume pyrénéenne, du côté de la station de Cauterets-Cambasque, il semblait vouloir regarder vers l’avenir. Comme pour oublier qu’il n’était pas « dans [sa] meilleure journée ».
Il est vrai cette édition 2023 n’en est qu’à son tiers. Et comme l’expliquait le Breton à l’arrivée, « il reste encore énormément de montagne ». Quatre massifs (Massif central, Jura, Alpes, Vosges) pour être précis. Mais jeudi, David Gaudu n’a pas seulement lâché une trentaine de secondes sur certains rivaux - Rodriguez, Hindley, Simon Yates - il a aussi affiché une certaine impuissance, lui qui avait pourtant « de bonnes sensations dans le final ». Et c’est toute l’opération podium, l’objectif revendiqué depuis de nombreux mois, qui se complique.
« Ça fait partie du jeu », lâchait-il. Difficile de dire si le Finistérien, 7e du général, est déjà résigné. Pointé à 2’29’’ de Jai Hindley (3e), le 4e de la dernière édition préférait tempérer. « Le Tour est une course d’endurance. On continue de s’accrocher. Les Alpes seront décisives. Peut-être que des favoris auront un coup de moins bien. Il faudra en profiter. » Pas franchement rassurant.
Attaquer coûte que coûte ou simplement suivre ?
Car sans tomber dans le catastrophisme, le Breton apparaît à un tournant de son Tour de France. Mettra-t-il désormais tout en œuvre pour aller chercher cette 3e place, quitte à exploser et tout perdre ? Ou se contentera-t-il de suivre, misant sur d’hypothétiques défaillances pour remonter progressivement au classement ? Plus que le résultat final, dans deux semaines sur les Champs-Élysées, c’est d’abord la manière de faire qu’on observera.
Source: Le Télégramme
