Adocia : Sanofi obtient un droit de négociation exclusif pour un traitement potentiel du diabète d'Adocia
(BFM Bourse) - Le groupe spécialisé dans les traitements du diabète et de l'obésité a donné au groupe pharmaceutique ce droit exclusif qui porte sur son composé "M1Pram", en échange d'un paiement de 10 millions d'euros. Il a en outre obtenu des engagements de financements d'investisseurs de 10 millions d'euros.
Adocia va pouvoir souffler. La société biopharmaceutique lyonnaise spécialisée dans le traitement du diabète et de l'obésité connaissait une situation de trésorerie tendue et travaillait activement à la recherche de financements. Et depuis le 1er juin l'action était suspendue avant donc de reprendre ce jeudi.
L'entreprise a expliqué pourquoi cette suspension a été décidée et a duré si longtemps. Depuis fin mars, elle ne respectait plus ses covenants, c'est-à-dire ses engagements financiers, envers son principal prêteur à savoir IPF Partners. Elle essayait d'aménager ces covenants et/ou de restructurer sa dette. Mais le 1er juin IPF Partners a mis en demeure le groupe de rembourser la somme de 9,8 millions d'euros.
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La société était en discussions avec le groupe pharmaceutique Sanofi sur l'octroi d'un droit de négociation exclusif et tentait d'organiser une levée de fonds pour répondre aux exigences de son créancier.
"Un protocole d’accord a finalement été signé entre IPF Partners et Adocia afin de suspendre le paiement de la dette jusqu’au 30 juin 2023", a expliqué l'entreprise.
Environ 20 millions d'euros versé d'ici à fin juin
De fait, Adocia a annoncé ce jeudi avoir accordé à Sanofi un droit de négociation exclusif portant sur M1Pram, un composé associant l'insuline au pramlintide pour lutter contre le diabète et le surpoids. Cet accord donne en quelque sorte un droit de premier regard au groupe pharmaceutique pour établir un partenariat mondial sur le produit, actuellement au stade de la phase 2 des essais cliniques (une étape intermédiaire avant la phase 3, la dernière avant une potentielle commercialisation). En échange, Adocia va recevoir "dans les jours qui viennent", selon le communiqué, un montant de 10 millions d'euros.
De plus, Adocia, a obtenu l’engagement d’investisseurs, incluant la banque publique Bpifrance et Gérard Soula, le fondateur de la société, en vue de réaliser une augmentation de capital de 5 millions d’euros, ainsi que de la société d'investissement Vester Finance pour émettre concomitamment des obligations convertibles pour un montant additionnel de 5 millions d’euros, versé en une seule tranche.
Ce sont donc 20 millions d'euros qui renforceront d'ici à fin juillet la trésorerie d'Adocia qui va évidemment aussi rembourser les 9,8 millions d'euros qu'elle doit à IPF Partners.
Par ailleurs, la société indique qu'elle va "prioriser" son portefeuille de produits "afin d'étendre son horizon de trésorerie jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2024". Elle devrait donc orienter ses ressources vers les potentiels traitement les plus importants de son pipeline (M1Pram ou la thérapie cellulaire AdoShell Islets).
Rebond du cours
Enfin, Adocia attend l'an prochain des paiements sous certaines conditions de son partenaire chinois Tonghua Dongbao Pharmaceutical, coté à la Bourse de Shanghai, et qui possède un accord de licence sur l'insuline d'Adocia en Chine.
Ces paiements seraient déclenchés par la fin de la première étude de phase 3 en cours sur BioChaperone Lispro (une insuline ultra-rapide), pour 10 millions de dollars, et par le démarrage du programme clinique de phase 3 sur BioChaperone Combo (une combinaison d'insulines à action longue et à action rapide) pour 10 millions de dollars également. Ces montants permettraient à la société de disposer d'une trésorerie suffisante pour exercer son activité jusqu'à la fin 2024.
A la Bourse de Paris, l'action Adocia bondit de 23,7% à 4,90 euros vers 16h dans un marché pourtant dans le dur, le SBF 120 perdant 2,4%.
Pour revenir à l'accord avec Sanofi, on notera que le géant pharmaceutique a déjà commencé à recourir à la croissance externe pour le développement de produits dans le diabète. En mars, le locataire du CAC 40 avait annoncé l'acquisition pour près de 3 milliards de dollars de Provention Bio, société américaine qui conçoit un candidat-médicament visant à retarder l'apparition du diabète de type 1.
Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
Source: BFM Bourse