Une cellule relogement mise en place à Montargis pour ceux qui ont tout perdu lors de la nuit d'émeutes
Parmi toutes les urgences à gérer pour la municipalité de Montargis après les destructions et dégradations commises lors de la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin, celle du relogement d’habitants de l’hyper-centre. Dans les incendies des trois immeubles causés par les émeutiers, certains ont tout perdu en quelques heures.
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En lien avec les bailleurs sociaux
Une cellule "relogement" a immédiatement été mise en place et confiée à Philippe Vareilles, adjoint chargé de l’urbanisme (et ancien directeur général de Valloire Habitat), et Géraldine Gusparo, collaboratrice du maire de la Ville, Benoit Digeon.
Depuis la fin de semaine dernière, tous deux s’activent pour aider les personnes sinistrées, dont les logements sont devenus inhabitables, ou n’existent plus du tout. Comme ceux au-dessus de la pharmacie Mirabeau, l’immeuble s’étant écroulé vendredi, les appartements dans les deux immeubles autour, démolis ou en cours de démolition car trop fragilisés, et ceux de la rue Leclerc, où un autre bâtiment est en cours de déconstruction.
Philippe Vareilles et Géraldine Gusparo ont donc, depuis maintenant une semaine, centralisé toutes les demandes de relogement, tout en contactant les bailleurs sociaux et en constituant des listes de logements meublés et non-meublés susceptibles d’être occupés immédiatement.
Des dossiers en urgence
Mercredi matin, deux demandes ont été examinées et acceptées en urgence, en commission, par le bailleur Valloire Habitat, les dossiers ayant été transmis dès lundi par la Ville de Montargis. Un couple et une personne seule retrouveront ainsi un toit.
Deux autres dossiers restent à régler, souligne Philippe Vareilles, dont celui d’une mère et de ses trois enfants. "Le dossier sera présenté à Valloire en début de semaine prochaine", précise l’adjoint. À reloger également, un autre couple et une dame de 85 ans pour laquelle Philippe Vareilles examinait justement des listes de logements adaptés.
Il faut préciser que nous ne sommes pas un passage obligé et que des sinistrés peuvent contacter directement des bailleurs et des propriétaires, sans passer par nous.
Les hôtels sollicités
Philippe Vareilles, s’il n’a jamais eu à gérer, et heureusement, de telles catastrophes en tant qu’élu, a dû agir en urgence à plusieurs reprises quand il était directeur de Valloire Habitat. "Il m’est arrivé d’avoir à reloger en urgence une famille dont le pavillon avait brûlé ou les locataires d’un immeuble entier, à Châlette-sur-Loing", se souvient-il.
Durant la nuit des émeutes, face au désastre, la municipalité est intervenue auprès de Valloire mais aussi des hôtels pour permettre aux habitants impactés de se reposer.
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Le CCAS et Imanis à la rescousse
Pour la suite, le Centre communal d’action sociale (CCAS) sera sollicité pour venir en aide aux sinistrés qui vont devoir reconstituer un mobilier, une garde-robe… "J’ai demandé à Imanis qu’ils ouvrent leur recyclerie aux sinistrés. Ils proposent des meubles et des objets de la maison à petits prix."
Ces procédures d’urgence sont inédites, au vu des circonstances exceptionnelles. "Cette cellule est uniquement réservée aux sinistrés", précise l’adjoint à l’urbanisme, dont la tâche est loin d’être terminée. Après les destructions, viendra le temps des reconstructions.
Pascale Auditeau
Source: La République du Centre