Guerre en Ukraine : les Etats-Unis vont livrer à Kiev des bombes à sous-munitions, un type d'armes très critiqué
Ces armes qui mettent souvent en péril des vies civiles sont interdites par le traité d'Oslo de 2008, signé par 123 pays, à l'exception notamment des Etats-Unis, de l'Ukraine et de la Russie.
Un nouveau seuil est franchi dans le type d'armement offert à Kiev. Les Etats-Unis vont fournir des armes à sous-munitions à l'Ukraine pour l'aider à se défendre contre la Russie, a annoncé la Maison Blanche, vendredi 7 juillet. "C'est une décision difficile. On l'a différée" un certain temps, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la présidence, Jake Sullivan, tout en ajoutant que c'était "la bonne chose à faire".
Déjà utilisées par l'armée russe, ces bombes dispersent de façon indiscriminée et sur une large zone supérieure une multitude de petits explosifs (pouvant aller de quelques dizaines à 600), dont une partie importante n'explose pas et s'enterre dans le sol. Elles entrent alors, de facto, dans la catégorie des mines anti-personnelles. Militairement, elles permettent de frapper un grand nombre de soldats ennemis, de rendre inutilisable une piste d'aéroport ou de miner un vaste territoire pour gêner la progression ennemie.
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En violation du droit international humanitaire, ces bombes frappent indistinctement civils et militaires. Les experts affirment qu'entre 5 et 40% des sous-munitions n'explosent pas à l'impact et peuvent ainsi rester dans le sol pendant des décennies. "C'est une peine de mort pour les civils sur le long terme. Il y a des personnes qui ne sont pas encore nées qui en seront les victimes", dénonce l'organisation Handicap International.
L'Ukraine s'est engagée à minimiser les risques pour les civils, selon Washington
La Maison Blanche a affirmé que le président Joe Biden avait pris sa décision en consultation avec les alliés et après une "recommandation unanime" de son administration. Elle assure que l'Ukraine a fourni des garanties "par écrit" sur l'usage qu'elle fera de ces armes pour minimiser "les risques posés aux civils".
Un total de 123 pays, à l'exception notable de la Syrie, des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine ou encore d'Israël, ont signé le traité d'Oslo de 2008, entré en vigueur en 2010, et qui interdit la production, le stockage, la vente et l'utilisation des bombes à sous-munitions.
La décision américaine "est un pas en arrière qui mine les avancées considérables de la communauté internationale dans sa tentative de protéger les civils de tels dangers pendant et après les conflits armés", a déclaré l'ONG Amnesty International, demandant à Washington de revenir sur sa décision.
Source: franceinfo