À Plestin-les-Grèves, l’appel à l’aide des propriétaires de la maison en bois

April 30, 2023
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« Allez-y, lance Juliette Bourdin, une des propriétaires. À vous ! C’est une bouteille à la mer qu’ont lancée, samedi 29 avril, les familles qui possèdent la fameuse maison en bois de Saint-Efflam. Lors d’une réunion publique qui a rassemblé environ 70 personnes dans la salle des fêtes de Plestin-les-Grèves, ils ont présenté à un public globalement acquis à leur cause leur projet de « chemin de la plage ». Une cession d’une bande de leur terrain à la mairie afin que celle-ci puisse dessiner un cheminement vers la mer. Une main tendue, selon eux, aux habitants comme aux trois associations de défense de l’environnement (*) qui ont gagné le combat judiciaire.

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Un chemin « à la charge des Plestinais ? », interroge une dame. Ça coûtera « dix fois moins cher » qu’une destruction, répond Guy Cassin, père d’un des copropriétaires. Car ces derniers demanderaient des comptes à la mairie avec, à leurs yeux, de grandes chances d’obtenir un dédommagement. Guy Cassin parle de 300 000 € environ. « Sans compter le préjudice moral », complète Juliette Bourdin.

Samedi 29 avril dans la salle des fêtes de Plestin-les-Grèves, les propriétaires de la maison en bois de Saint-Efflam ont présenté leur projet de « chemin de la plage ». Ils espèrent que les associations empêcheront la destruction de leur maison. (Le Télégramme/Jérôme Bouin)

« Des gens qui sont contre le compromis »

Ce projet alternatif, les associations y ont déjà répondu. C’est non. Dans l’assistance, plusieurs déplorent leur inflexibilité. Les associations disent qu’elles ne peuvent changer le cours de la justice. « Faux », estiment les familles. « Ce sont des gens qui sont contre le compromis », regrette un Plestinais qui « les connaît bien ». D’autres invitent à ne pas cibler ces associations. « Il faut comprendre leurs préoccupations, dit l’ancien élu, Jean-Claude Lamandé. Travailler avec elles ». Et, comme d’autres, de louer certains de leurs combats (algues vertes, extraction de sable).

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Alors que faire ? Réengager le dialogue ? Plusieurs doutent des chances de succès. Une marche blanche suggère une autre, façon d’embarquer la population derrière les familles. Une consultation citoyenne, propose un homme. « Ça risquerait de cliver davantage », craint Yann Cassin. D’où l’appel à l’aide, lancé par Juliette Bourdin : « Peut-être que d’autres que nous sont mieux placés » pour tenter une approche. Et d’insister : « Les gens ne croient pas que la maison puisse être démolie. Et pourtant si ».

Samedi 29 avril dans la salle des fêtes de Plestin-les-Grèves, les propriétaires de la maison en bois de Saint-Efflam ont présenté leur projet de « chemin de la plage ». Ils espèrent que les associations empêcheront la destruction de leur maison. (Le Télégramme/Jérôme Bouin)

« Je ne sais pas où on va »

Au risque de plomber l’ambiance, le maire, présent dans la salle avec plusieurs membres de son conseil, avoue pessimisme et tristesse. Pas question pour lui, explique Christian Jeffroy, de remettre en cause le jugement. « Mais on ne peut pas être heureux de voir que certains Plestinais vont voir leur maison détruite ». La négociation ? L’édile explique avoir déjà essayé, citant une réunion en sous-préfecture. « On ne part pas de zéro (…). Si les associations ne changent pas d’avis, explique le maire, je ne sais pas où on va ». Dans moins de 300 jours, sauf revirement, la maison en bois devra être détruite. Les propriétaires estiment un démontage impossible - sauf pour un coût « mirobolant ».

* Fapel 22, Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre et Plestin environnement.

Source: Le Télégramme