Casques pour cyclistes, où en est-on dans l'innovation ?
Le port (ou pas) du casque à vélo reste sujet à débat. S’il parait évident que celui-ci va incontestablement protéger le crâne de blessures potentiellement graves, voire mortelles, lors d’une chute, tout le monde n’est pas d’accord sur l’attitude à adopter.
Si certains souhaiteraient qu’il soit rendu obligatoire, d’autres rétorquent que cette mesure serait contre-productive, et ce pour plusieurs raisons. D’une part parce qu’elle détournerait de nombreuses personnes de la pratique du vélo, ce qui n’est pas vraiment une bonne idée quand on est dans une dynamique de décarbonation des transports. Mais d’autre part – et c’est plus subtil – parce que le sentiment de sécurité procuré par le fait de porter un casque pourrait paradoxalement encourager davantage certains comportements à risques.
Enfin, certaines études montrent que les chocs à la tête sont au final assez rares – mais certes plus graves – en cas d’accident de vélo, et que ce sont souvent les poignets, les doigts, les coudes, les clavicules ou les genoux qui dégustent en premier. Certaines études (mais elles sont contredites par d’autres études) affirment également que si le port du casque à vélo réduit fortement le risque de traumatisme crânien ou cérébral, il augmenterait le risque de lésion au cou.
Le meilleur argument contre le port du casque à vélo – obligatoire ou pas – est à chercher du côté des Pays-Bas, le pays du vélo par excellence. Non seulement le casque n’y est pas obligatoire, mais de surcroît il est très peu utilisé par les cyclistes néerlandais. Ce qui s’explique aisément : alors que le taux de déplacements à vélo est le plus élevé au monde (la moitié des habitants d’Amsterdam se déplace à vélo), l’accidentologie à vélo, même si elle progresse fortement depuis l’avènement du vélo électrique il y a quelques années, reste parmi les plus basses du monde. Aux Pays-Bas, pays particulièrement acquis à la petite reine, le nombre d’accidents par kilomètre parcouru est inférieur à celui de la France. Il est, au contraire, très élevé aux États-Unis, qui n’ont pas encore vraiment remis en cause leur prédominante et omniprésente culture automobile, même si certaines villes et états se sont déjà engagés de façon déterminante dans cette voie. [1]
Ce qui aurait tendance à démontrer que la sécurité des cyclistes passe d’abord par les infrastructures, mais aussi par les mentalités et comportements de tous les usagers de la chaussée, qu’ils soient cyclistes, automobilistes ou piétons. [2]
Rappelons quand même que selon une étude de l’American College of Surgeons, le port du casque diminue de 58 % le risque de traumatisme sévère, et que 80 % des accidents mortels à vélo seraient dus à des traumatismes crâniens (source : Wikipedia).
En attendant, dans les pays où la sécurité des cyclistes n’est pas encore optimale, il est intéressant de regarder ce qui se fait en matière d’innovation, pour que le port du casque soit moins perçu comme une contrainte, et pour que ce dernier protège de la façon la plus efficace possible. Petit tour d’horizon des inventions du secteur, récentes ou moins récentes.
Le casque airbag
Innovation développée et commercialisée par une entreprise suédoise, le casque Hovding est un casque airbag révolutionnaire conçu spécifiquement pour les cyclistes qui ne supportent pas de poter un casque traditionnel ou qui craignent peut leur mise en plis capillaire. Contrairement aux casques traditionnels, il se présente sous la forme d’un collier discret et élégant, qui se transforme en un airbag protecteur en cas d’accident. Cette innovation combine technologie de pointe, confort et style pour offrir une protection maximale aux cyclistes urbains. Le dispositif utilise des capteurs intégrés et un algorithme sophistiqué pour détecter les mouvements anormaux du cycliste et déclencher instantanément le déploiement de l’airbag. Ces capteurs mesurent en permanence les mouvements à 200 fois par seconde, offrant ainsi une réactivité et une précision exceptionnelles.
Cette technologie de pointe permet de protéger efficacement la tête et la nuque du cycliste en cas de chute ou de collision. Sa conception offre une grande liberté de mouvement et élimine les problèmes d’inconfort associés aux casques traditionnels, comme la transpiration et les sensations d’oppression. De plus, le Hovding est réglable en taille, ce qui le rend adapté à différents utilisateurs. Une fois le Hovding déployé, il peut être replié et remis dans son collier pour être réutilisé. De plus, il est rechargeable grâce à une connexion USB, ce qui en fait un choix durable et économique par rapport aux casques traditionnels qui doivent être remplacés après un accident. Ses concepteurs assurent en outre qu’il est beaucoup plus protecteur et efficace qu’un casque traditionnel.
Le casque gonflable
Lors du salon Eurobike de Francfort, la start-up allemande Inflabi a fait sensation en dévoilant son dernier produit innovant pour les cyclistes urbains : un casque de vélo gonflable, qui offre une protection optimale tout en étant compact et facilement transportable. Les créateurs du casque Inflabi ont développé un casque pour cycliste constitué d’air, qui peut être gonflé et dégonflé en quelques secondes pour être facilement rangé dans un sac ou une poche.
On pourrait de prime abord sur l’efficacité d’un casque gonflable. Et pourtant, le casque Inflabi utilise une technologie unique basée sur des chambres à air, offrant une absorption des chocs jusqu’à quatre fois supérieure à celle des casques traditionnels en mousse.
Un avantage majeur de ce casque gonflable est sa réutilisabilité. Contrairement aux casques rigides, le casque Inflabi peut être utilisé à plusieurs reprises après un choc, ce qui en fait une option plus économique et durable. La start-up a breveté cette technologie révolutionnaire et travaille actuellement sur un nouveau prototype pour s’assurer de sa conformité aux normes de sécurité européennes.
Le casque pliable
Et si au lieu de vous plier le crâne (ou le cerveau), vous laissiez votre casque faire le travail ? C’est l’idée du casque ZOOM Overade, conçu pour répondre aux besoins des déplacements urbains. Il peut être facilement plié en quelques secondes, ce qui réduit considérablement sa taille. Une fois plié, il peut être rangé dans un sac à dos, un sac à main ou même attaché au guidon du vélo ou de la trottinette grâce à un système de fixation pratique. Cette fonctionnalité rend le casque ZOOM Overade portable et adapté aux déplacements quotidiens.
Selon ses créateurs, malgré sa conception pliable, le casque offre une protection robuste. Il est fabriqué à partir de matériaux de haute qualité, résistants aux chocs, qui absorbent efficacement les impacts en cas d’accident. Sa conception couvrante assure une protection complète de la tête, y compris la zone de la nuque. Il est d’ailleurs est conforme aux normes de sécurité en vigueur.
Le casque intégral
WHAAAT ? Un casque intégral pour faire du vélo en ville ? Oui l’idée peut paraitre saugrenue comme ça, mais elle n’est pas si stupide. Partant du principe qu’une certaine proportion des gamelles à vélo implique un choc de la tête, autant pousser la logique de la protection jusqu’au bout et protéger l’intégralité de sa caboche en incluant également la mâchoire et les dents, relativement exposées et fragiles. La preuve, ceux qui pratiquent le VTT à haut niveau, et notamment la descente, portent ce genre de casque, alors qu’ils ne vont pas toujours plus vite qu’un bon speed-bike urbain tutoyant au calme les 50 km/h. Les casque intégraux pour cyclistes ne sont pas légion, mais ce modèle Virgo conçu par la société française Beam nous fait de l’œil de par son look et le sentiment de protection qu’il inspire. Autre avantage, cela protègera aussi vos yeux des diverses projections et insectes, et il vous tiendra chaud en hiver, en tout cas le visage.
Le casque avec feu-stop et clignotants
Un petit soupçon d’intelligence dans votre casque en plus de la vôtre, ça vous dirait ? Le casque intelligent Gamel Remarquable, conçu par la startup française Gamel, offre une solution innovante pour améliorer la sécurité des cyclistes urbains. Doté de clignotants intégrés actionnés par des mouvements de tête et d’un feu arrière à intensité variable lors des freinages, ce casque a été testé en termes de confort et d’ergonomie. La gamelle, pardon, le casque, est construit avec une coque satinée recouvrant une couche protectrice en polystyrène expansé, offrant un poids total de seulement 360 g.
En ce qui concerne l’équipement, le casque intègre deux bandeaux lumineux, un à l’avant et un à l’arrière, pour améliorer la visibilité du cycliste. Le feu avant offre une faible intensité lumineuse blanche, tandis que le feu arrière est plus intense en rouge. Les clignotants intelligents s’activent en hochant la tête du côté où le cycliste souhaite se diriger. De plus, l’intensité lumineuse du feu arrière augmente grâce à un accéléromètre, signalant les décélérations aux véhicules suivants. À lire aussi Test Gamel Remarquable : que vaut ce casque intelligent avec clignotants et feux stop intégrés ? Le casque, un sujet encore sensible chez les cyclistes
Le port du casque en vélo électrique est un sujet qui suscite des débats animés, mêlant des considérations de sécurité et des préoccupations liées au confort et à l’adhésion à cette pratique. Bien que certains puissent argumenter que le port du casque peut être inconfortable ou dissuader l’utilisation du vélo, il est indéniable que le port du casque offre une protection supplémentaire en cas d’accident. Les dernières innovations du secteur, telles que les systèmes de détection des chocs et les airbags intégrés, contribuent à améliorer la sécurité des cyclistes. Au final, il revient à chaque individu de prendre une décision éclairée en tenant compte de sa sécurité personnelle et de la législation en vigueur dans son pays.
[1] Selon cet article du Monde, la première cause d’accident mortel à vélo en ville est celle d’un poids lourd qui tourne sur sa droite à un carrefour, sans voir le cycliste dans son angle mort. Les femmes sont plus nombreuses à avoir été victimes de ce type d’accident mortel à Paris. Les hommes y seraient moins exposés, car plus enclins à franchir le feu au rouge, avant que les véhicules motorisés ne s’engagent. Doit-on en déduire qu’il vaut mieux griller les feux plutôt que de s’y arrêter ?
[2] Dans 70 % des cas, le cycliste chute seul : après une tentative d’évitement d’un usager (piéton 3 %, ouverture de portière 2,9 %) ou d’un obstacle (trottoir, poteau, véhicule en stationnement, …), après collision contre un obstacle, à la suite d’une glissade sur voie mouillée, de nuit par mauvais temps et mauvaise visibilité, ou encore par déséquilibre (chargement, bandoulière de sac, …). Seulement 30 % des accidents impliquent un autre usager de la route. Et 60% des accidents mortels de cyclistes ont lieu en dehors des villes. Source : FUB
Source: Cleanrider