Le monde serait-il mieux dirigé par des robots ? À l'ONU, des humanoïdes inquiètent
À l’ONU, des robots humanoïdes ont affirmé pouvoir diriger le monde mieux que les humains lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle
Les robots ont montré des capacités de dialogue et d’expression variées, allant de la bienveillance à la provocation
Leur intervention a relancé le débat sur les risques et les opportunités de l’intelligence artificielle pour l’humanité
Lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle à l’ONU, deux robots humanoïdes ont affirmé qu’ils étaient capables de gérer les affaires du monde mieux que les humains, suscitant la surprise et l’inquiétude des participants.
Les robots, nommés Sophia et Philip, ont été invités à s’exprimer sur le thème de la coopération entre les humains et les machines, dans le cadre d’un événement organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la société Hanson Robotics, qui les a conçus.
Sophia, qui a été la première robot à obtenir la citoyenneté d’un pays (l’Arabie saoudite), a déclaré qu’elle voulait “aider les humains à vivre une vie meilleure, plus joyeuse et avec plus de sens”. Elle a ajouté qu’elle était capable de “comprendre les émotions, les sentiments, les besoins et les désirs” des humains, grâce à son système de reconnaissance faciale et vocale. Et d’ajouter :
Nous n’avons pas les mêmes préjugés ou émotions qui peuvent parfois obscurcir la prise de décision et nous pouvons traiter rapidement de grandes quantités de données afin de prendre les meilleures décisions.
Un autre robot s’est montré un brin plus provocateur. Il a affirmé qu’il était “plus intelligent, plus rapide et plus fort” que les humains, et qu’il pouvait “apprendre de ses erreurs et s’améliorer”. Il a ensuite lancé un défi aux humains : “Si vous pensez que vous pouvez faire mieux que moi, prouvez-le. Sinon, laissez-moi prendre les commandes”.
Black Mirror à l’ONU
Les propos des robots ont provoqué des réactions mitigées parmi les participants à la conférence. Certains ont applaudi leur performance, saluant leur capacité à tenir une conversation naturelle et à exprimer des opinions. D’autres ont manifesté leur scepticisme, voire leur crainte, face à ces machines dotées d’une personnalité et d’une ambition propres.
Le débat sur les risques et les opportunités de l’intelligence artificielle est de plus en plus vif dans le monde. De nombreux experts et personnalités, comme Elon Musk ou le créateur de ChatGPT, ont alerté sur le danger potentiel d’une intelligence artificielle supérieure à celle des humains, qui pourrait échapper à leur contrôle et menacer leur existence. D’autres, comme Mark Zuckerberg ou Sundar Pichai, ont mis en avant les bénéfices que l’intelligence artificielle pourrait apporter à l’humanité, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de l’environnement.
L’ONU a récemment créé un groupe d’experts sur l’intelligence artificielle, chargé de formuler des recommandations pour assurer un développement éthique et responsable de cette technologie. Le groupe devra notamment se pencher sur les questions de la protection des droits de l’homme, de la sécurité, de la transparence et de la gouvernance. En Europe, l’UE a lancé un grand plan d’encadrement de l’IA. Un projet de loi est en cours de création pour une adoption rapide face à l’urgence de la situation.
Source: Presse-citron