Qu’est-ce que l’encéphalite à tiques, cette maladie qui progresse lentement en France ?

July 10, 2023
356 views

Au moins 71 cas ont été identifiés dans l’Hexagone depuis mai 2021, dont 36 en 2022. Ce virus se propage essentiellement entre le printemps et l’automne.

C’est une maladie qui se propage de plus en plus depuis deux ans. Vendredi 7 juillet, Santé publique France (SPF) a publié son premier bilan concernant l’encéphalite à tiques en France pour la période allant de mai 2021 à mai 2023. D’après SPF, 71 cas ont été recensés depuis mai 2021 (30 en 2021, 36 en 2022 et 5 en 2023). Celle-ci reste donc encore peu répandue dans l’Hexagone. «Ce premier bilan publié aujourd'hui montre que les infections acquises sur le territoire sont plus nombreuses que celles acquises lors de voyage», note SPF (86% contre 14%).

D’après l’Institut Pasteur, il s’agit d’une maladie «virale» se transmettant essentiellement «par la piqûre de tiques». SPF indique également que ce virus se propage principalement du «printemps à l’automne», ce qui correspond à la «période d’activité des tiques». Il est également possible d’être contaminé en consommant du lait ou du fromage cru, principalement de brebis, de chèvre ou de vache, même si cela reste plus rare, selon l’Institut Pasteur.

Aucun décès

Lors d’une conférence de presse rapportée par l’AFP, l’épidémiologiste de SPF Alexandra Mailles a assuré que cette maladie avait une «létalité très faible», mais qu’elle provoquait dans les cas symptomatiques «des séquelles importantes suite à l’atteinte du système nerveux central». Sur les 71 cas recensés, «94% des cas ont été hospitalisés», mais «aucun décès n’est survenu au moment», précise encore Santé publique France. La plupart des personnes touchées sont des hommes avec un âge médian de 48 ans. Quatre cas avaient moins de seize ans et quinze autres avaient plus de 65 ans. L’âge est un facteur de gravité accrue.

» LIRE AUSSI - Guêpes, tiques, vipères, méduses… Les bons réflexes (et les gestes à éviter) pour les vacances

Dans son bulletin, SPF dissocie «trois types de ce virus : européen, extrême oriental et sibérien». L’Européen est le seul présent en France et «est responsable de maladies moins graves que les deux autres». Selon l’Institut Pasteur, son évolution est «plutôt favorable». La Haute-Savoie est le département où le plus de cas ont été rapportés lors des deux dernières années dans le pays, «alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace», poursuit Santé publique France. «On a maintenant les conditions, dans un certain nombre de régions, pour des transmissions», a toutefois souligné Alexandra Mailles.

L’encéphalite à tiques progresse en France. Santé publique France

Il n’existe pour l’heure aucun «traitement spécifique», détaille l’Institut Pasteur. Ce dernier conseille «d’éviter les zones où les tiques sont abondantes du printemps à l'automne», de «se couvrir si on doit pénétrer dans ces zones», d’«utiliser des produits répulsifs sur la peau et des insecticides sur les vêtements», et de «s'examiner soigneusement en rentrant du travail ou de promenade et extraire les tiques fixées sur la peau» pour se protéger de la maladie. Une vaccination est recommandée aux voyageurs se rendant dans les zones d'infections fréquentes.

» LIRE AUSSI - Piqûre de tique : quel risque de développer la maladie de Lyme ?

Les pays européens les plus touchés par l’encéphalite à tiques sont l’Allemagne, la République tchèque et les pays baltes. Une extension de la maladie vers l'Europe du Nord et de l'Est est notamment observée. «Avec le changement climatique, certains pays ou régions deviennent plus favorables aux tiques», a également poursuivi Alexandra Mailles. Dans le monde, ce sont de 5000 et de 13.000 cas d'encéphalite à tiques sont recensés chaque année dans le monde.

Source: Le Figaro