Régis Le Bris (FC Lorient) : " Pas un coup de tête ou un coup de pression, mais la volonté d’être meilleur "
Avant même d’être nommé entraîneur, le président m’avait demandé ce que j’aurais fait si on me donnait les rênes de l’équipe. Ma réponse a contribué à son choix. J’ai pour habitude de faire des bilans d’étape à plusieurs reprises dans la saison. Lors du cinquième point (en mai), c’est un peu la bascule. J’estime que les dysfonctionnements, les difficultés, ne sont, à mon sens, ni reconnus à leur juste valeur, ni traités. Après les très bons résultats de cette saison et les actifs que l’on a générés (quasiment 100 millions d’euros de vente en un an), j’avais juste envie que cela se poursuive. J’ai donc mis mon niveau d’exigence haut. Si nous ne sommes pas en mesure d’en discuter, il y a inadéquation. Tout ce qu’on met en place se traduit sur le terrain en Ligue 1. J’étais inquiet.
Le communiqué a fait mal. Ce sont les interprétations qui étaient possibles derrière ce communiqué qui étaient embêtantes. Parce que l’investissement, je ne parle pas que du mien, mais de celui du staff, d’un ensemble de personnes, est total et on pouvait penser le contraire. C’est dommage que ça arrive. Si j’avais vécu ça à 35 ans, peut-être que le mot irrévocable aurait eu sa place. Je n’ai pas eu d’accord avec Nice.
Je n’ai pas apprécié. On s’en est expliqué. Ce qui compte, c’est que le FC Lorient continue à progresser. On peut considérer ça comme une crise de croissance, comme dans toute entreprise. C’est juste dommage d’étaler ça sur la place publique alors que le club est extrêmement sain par ailleurs. Nous sommes en ordre de marche. Ce n’était ni un coup de tête ou un coup de pression mais la volonté d’être meilleur.
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3 Sur les garanties
On a vraiment traité les sujets. Au-delà de promesses, il faut que l’on ait un circuit un petit peu plus court par rapport à la distance géographique qui sépare le président du club. On est dessus. Je ne peux pas dire qu’il y a des avancées majeures à ce stade mais on est en marche.
Régis Le Bris s’est livré au jeu des questions réponses ce lundi. (Photo Arnaud Le Sauce)
4 Sur la réorganisation du club
La relation que j’ai avec Arnaud (Tanguy, l’ancien directeur général écarté) est très bonne. Même si ce n’est pas à moi de le juger, il a fait un excellent job dans toute partie administrative, commerciale, relation avec les institutionnels. Ensuite, dans la coordination du projet global, je ne peux pas dire qui est responsable de quoi. Son rôle n’était pas simple. Repenser une organisation qui nous permette d’être plus efficaces a fait partie des discussions que j’ai eues avec le président. Il a pris cette décision. Je n’ai pas exigé quoi que ce soit. Ce n’est pas ma responsabilité. Après, je peux pointer que la relation avec la gouvernance doit être plus fluide, que la relation centre de formation- secteur pro, doit continuer à se construire…
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5 Sur son état d’esprit
Pour ceux qui avaient un doute, je suis content de venir à l’Espace FCL. Mon investissement est total. Et le club fait face à de très gros défis dans une Ligue 1 réduite, de plus en plus compétitive, avec des investisseurs qui arrivent de partout, des organisations qui se modernisent. Nous, on doit mettre beaucoup d’énergie pour être compétitifs, sur le recrutement, l’organisation avec l’espoir et la croyance que l’on peut continuer à grandir. Je ne crois pas à l’homme clé mais à la force du collectif. C’est ça que l’on réalise depuis longtemps maintenant, onze ans pour moi. Je ne décide pas de tout.
6 Sur le mercato
Il ne s’agit pas de tout mettre sur le transfert de Romain Faivre ou un autre. Nous sommes le FC Lorient. Il faut rester mesuré et faire preuve de sang-froid. Tôt est mieux que tard mais, parfois, il faut patienter. Les très bons recrutements ne sont pas forcément les plus chers, à l’exemple de Talbi et Mvogo. Le FC Lorient doit toujours réfléchir avec des contraintes financières. Mon enjeu n’est pas prioritairement financier. Après, si on a généré beaucoup d’argent, il faut qu’on puisse en bénéficier en partie a minima pour pouvoir réinvestir. Pour autant, je ne demande pas à avoir 50 millions d’euros. Notre enjeu, c’est d’être organisé et malin. Ensuite, le président sera là pour faire certains efforts si on doit les faire. On saura être économe, c’est un objectif.
Source: Le Télégramme