À cause d’un emoji 👍, il doit payer 56 000 euros pour rupture de contrat

July 10, 2023
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Un fermier canadien doit payer plus de 56 000 euros à un client qu’il n’a pas livré

Celui-ci avait reçu un contrat par texto et répondu avec un pouce levé

Le client a considéré cela comme une validation, le fermier affirme qu’il s’agissait seulement d’un accusé de réception

Si les emojis sont un excellent moyen de transmettre des émotions par écrit, ceux-ci peuvent également être la source de gros malentendus. Le sens d’un symbole peut être différent d’une personne à une autre. Cela est valable, même pour les emojis les plus basiques, comme le pouce levé.

En effet, le pouce levé peut être interprété comme un accusé de réception, un signe d’approbation, ou un moyen de mettre fin à une conversation. Et au Canada, à cause d’un pouce levé envoyé à un client et mal interprété, un fermier doit maintenant payer plus de 56 000 euros pour rupture de contrat.

Comme l’explique le Washington Post, il s’agit d’une affaire opposant le fermier, Chris Achter, et une coopérative qui achète ses produits. En pleine pandémie, cette coopérative a cessé d’envoyer des personnes se rendre chez les fermiers et, à la place, menait les négociations via les outils de communication en ligne.

Débat sur le sens de l’emoji pouce

En mars 2021, la coopérative a rédigé un contrat d’achat à livraison différée (pour le mois de novembre) de 87 tonnes de lin, avec un prix fixé à 460 euros la tonne. Elle a signé et photographié ce contrat, puis envoyé celui-ci à Chris Achter, accompagné d’un message demandant la confirmation du contrat. Le fermier, lui, a répondu avec un pouce levé.

Comme le lin n’est jamais arrivé (et que les prix ont augmenté), la coopérative a décidé de porter plainte pour rupture de contrat. En effet, pour celle-ci, le pouce levé envoyé par Chris Achter était une validation. Les documents du tribunal indiquent par ailleurs que précédemment, des contrats ont été conclus (puis honorés) entre les deux parties via ce canal, mais avec des réponses plus explicites comme “ok”, “up” ou “Looks good” (ça me semble bon) et non un emoji.

Nuance et contexte

Mais pour le fermier, son pouce levé était simplement un accusé de réception. “[…] l’emoji pouce levé a simplement confirmé que j’avais reçu le contrat Flax. Ce n’était pas une confirmation que j’étais d’accord avec les termes du contrat du lin. Les termes et conditions complets du contrat de lin ne m’ont pas été envoyés, et j’ai compris que le contrat complet suivrait par fax ou par e-mail pour que je l’examine et le signe”, a-t-il expliqué pour se défendre, selon les documents du tribunal.

En tout cas, le juge a tranché en faveur de la coopérative. Et Chris Achter doit payer 82 200,21 dollars canadiens de dommages, l’équivalent de plus de 56 000 euros, ainsi que des intérêts, pour ne pas avoir livré le lin.

“À mon avis, un spectateur raisonnable connaissant tout le contexte en viendrait à la compréhension objective que les parties étaient parvenues à un consensus sur un point – une rencontre des esprits – tout comme elles l’avaient fait à de nombreuses autres occasions”, écrit le juge.

Source: Presse-citron