"C’était horrible, insoutenable": l’association qui a pris en charge le chat traîné derrière un vélo à Nice va déposer plainte
"Le chat est hospitalisé, lourdement handicapé. Il a les pattes brûlées par le frottement..."
Cécilia Fruleux est horrifiée. La directrice d’Au service des animaux (ASA) 06 reste estomaquée par la scène qui a conduit son association à prendre un charge un jeune chat, dimanche à Nice. Vers 13h15, la police nationale a interpellé un homme qui circulait à vélo à vive allure, traînant le malheureux animal attaché derrière lui.
Selon Cécilia Fruleux, il s’agit d’un british shorthair âgé d’un an seulement. Le chat était attaché au deux-roues à l’aide d’une laisse et un harnais. La scène a été filmée par les caméras de vidéoprotection de la Ville de Nice. Et son récit glace le sang.
"L’homme roulait vite. Le chat essayait de suivre le rythme. Il courait très vite. Il accélérait, s’essoufflait, puis s’arrêtait. Il se laissait alors traîner sur le flanc. C’était horrible, insoutenable de le voir souffrir!"
"Pas un regard derrière lui"
Un point révolte particulièrement Cécilia Fruleux: "à aucun moment, l’homme ne se retourne pour regarder le chat. Pas un regard. Il roule comme s’il n’y avait rien derrière lui." Le suspect était fortement alcoolisé. Si bien qu‘il n’a pu être auditionné d’emblée.
D’après la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) des Alpes-Maritimes, des témoins auraient alerté les policiers. Ces derniers ont interpellé le suspect rue de Roquebillière, rue où se trouve la caserne Auvare. L’homme, âgé de 47 ans, est entendu en garde à vue pour "actes de cruauté envers un animal" par le groupe d’appui judiciaire (GAJ) de la sûreté départementale.
Selon nos informations, le suspect aurait d’abord nié les faits, avant de reconnaître que le chat appartenait à une amie, qui le lui aurait prêté. L’animal a pu être identifié grâce à sa puce électronique. "Il n’était pas déclaré volé", précise Cécilia Fruleux.
"Traumatisme physique et psychologique"
La responsable d’ASA 06 remercie les policiers d’avoir su jauger la gravité des faits. Un bénévole devait déposer plainte contre le suspect pour "actes de cruauté envers un animal". Des faits passibles de 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende. Le suspect pourrait devoir en répondre devant le tribunal correctionnel.
"Un animal est dans l’innocence tout autant qu’un enfant. Il ne peut rien faire pour se défendre, s’indigne Cécilia Fruleux. Ce n’est pas évident d’obtenir une reconnaissance du traumatisme physique et psychologique d’un animal. Là, il y a les deux. Ce chat, il n’a pas compris ce qui lui est arrivé!"
Source: Nice matin