Ligue 1 : Marseille, une bonne tête de champion

May 01, 2023
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L'OM finira probablement derrière le PSG en Ligue 1, mais saison, entachée par des couacs dans les coupes, n'en est pas moins aboutie.

Il y avait du soulagement, mêlé à de la libération, de la passion, dans ces deux minutes au Vélodrome. Cengiz Under (75e) puis Alexis Sanchez (77e) ont offert une si logique et si tardive victoire à l'Olympique de Marseille, dimanche contre l'AJ Auxerre (2-1). «Ça aurait dû faire 4-0 ou 5-0, mais le foot te fait parfois des mauvaises blagues», a commenté son entraîneur, Igor Tudor, qui y a vu «une prestation de très haut niveau». Plus globalement, l'OM est en passe de boucler une saison de champion.

Après 33 journées, les Olympiens pointent à cinq longueurs du Paris Saint-Germain, en déliquescence depuis des semaines. Avec une moyenne de 2,12 pts/match, et s'il maintient ce rythme jusqu'à la fin, l'OM serait sacré sur sept des neuf saisons entre 2003 et 2011 (avant le PSG version qatarie). La statistique aide à se rendre compte de la prouesse marseillaise, celle d'une équipe qui n'a perdu que 2 de ses 21 derniers matches de championnat. Mais elle ne peut atténuer la frustration tangible de supporters qui veulent toujours plus, à raison.

«À Marseille, Ils nous donnent beaucoup et nous demandent beaucoup»

Car si l'OM a un rythme de champion, il n'est toujours pas leader, et il peut s'en vouloir. Il y a eu cette défaite choc à domicile contre Ajaccio, le 8 octobre (1-2), ou ces nuls concédé là aussi à la maison, face aux modestes Strasbourg (2-2) et Montpellier (1-1) au mois de mars. Des grains de sable dans la course au podium, dont l'OM est presque assuré de ne plus sortir. Mais des faux pas qui pèsent lourd dans l'optique de faire chuter l'ogre et rival parisien. «À Marseille, il y a une grosse demande de résultats. Ils nous donnent beaucoup et nous demandent beaucoup», constatait Tudor il y a dix jours.

L'entraîneur croate, dont beaucoup de supporters réclamaient la tête avant même ses débuts officiels en août dernier, a bravé vents et marrées pour offrir une brillante première saison. Il a cimenté les premières pierres du projet impulsé par son président, Pablo Longoria. Mais il ne peut effacer les vilains couacs. Certes, l'OM a retrouvé son honneur en Ligue des champions, où ses deux dernières campagnes avaient baigné dans le ridicule. Mais une fin de match mal gérée, à domicile contre Tottenham (1-2), l'a privé de printemps européen. Pas de C1, et même pas de C3. Le coup de poignard de Pierre-Emile Hojbjerg, à la 95e minute, a laissé des traces.

Le Vélodrome a de quoi être déçu

Pas autant toutefois que le fiasco en quart de finale de Coupe de France. L'OM, c'est cette équipe qui peut faire tomber le PSG (2-1) et se vautrer contre Annecy, club qui joue le maintien en L2, au tour suivant (2-2, 6-7 aux tirs au but). Ajaccio, Strasbourg, Tottenham, Annecy... Le point commun à toutes ces bévues ? Elles ont eu lieu au Vélodrome, dont on n'a quasiment pas vu la couleur des sièges cette saison, tant l'engouement était présent.

Le tifo des supporters au Vélodrome avant Marseille-Auxerre ce dimanche. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Il y a eu des raisons de sombrer, de capituler à Marseille. Mais Tudor et ses joueurs tiennent bon. «L'entraîneur motive, l'environnement pousse, mais ce sont les valeurs individuelles des joueurs qui vont décider d'où on va arriver, a jugé le Croate la semaine dernière. Plus il y a de joueurs qui sentent en eux l'importance de ces quelques derniers matchs et qui savent que toute la saison va se jouer là, plus on a de chances de réussir.» Ce n'est pas Alexis Sanchez qui le contredira. «Il faut croire au titre. Moi j'y crois», a juré l'attaquant chilien.

L'OM joue très gros à Lens samedi

Les maladresses parisiennes laissent rêveur à Marseille. Mais les désillusions ont refroidi du monde. Dans les faits, l'objectif de l'OM, celui qui l'aidera à se stabiliser comme LE club français derrière Paris, c'est la 2e place, qualificative pour la Ligue des champions. «On grandit, il faut continuer à le faire, continuer à nous améliorer pour être une équipe encore plus compétitive sur la scène nationale et internationale», argumente Sanchez, 34 ans, passé par Barcelone, Arsenal ou encore l'Inter Milan.

La 2e place, l'OM doit la défendre. Si Lens gagne son match en retard à Toulouse mardi (21h), il reviendra à un point... avant de recevoir le dauphin à Félix-Bollaert samedi (21h). Le titre ? «Je pense seulement à faire un beau match samedi, et à la fin on fera les comptes», a balayé Tudor. Quel que soit le résultat que fera l'OM dans le Pas-de-Calais, rien ne sera joué, avec encore 4 journées de L1 derrière. Jusqu'au bout, espoir et crispation auront rythmé la saison olympienne.

Source: Le Figaro