Marche pour Adama Traoré à Paris : les députés de la majorité demandent des sanctions contre les élus présents

July 11, 2023
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BERTRAND GUAY / AFP BERTRAND GUAY / AFP

POLITIQUE - Ils saisissent officiellement Yaël Braun-Pivet. Ce mardi 11 juillet, les trois présidents des groupes macronistes au Palais Bourbon, Aurore Bergé (Renaissance), Laurent Marcangeli (Horizons) et Jean-Paul Mattei (MoDem) demandent à la présidente de l’Assemblée nationale de sévir contre leurs collègues de gauche présents à la marche pour Adama Traoré, malgré son interdiction par la préfecture.

« L’article 70 alinéa 2 de notre règlement dispose pourtant que tout membre de l’Assemblée se livrant à des manifestations troublant l’ordre peut faire l’objet de peines disciplinaires », font-ils valoir dans un courrier adressé à Yaël Braun-Pivet. « Plus grave, ces députés portaient à cette occasion leur écharpe tricolore et maintenaient leur présence à une manifestation au slogan de “tout le monde déteste la police” », poursuivent les trois responsables de groupes, en citant nommément les élus présents, dont le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, déjà dans le viseur des députés macronistes.

Sans détour, ils demandent une saisine du Bureau de l’Assemblée nationale pour décider d’éventuelles sanctions.

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Parmi les élus ciblés par cette missive, les insoumis Mathilde Panot, Louis Boyard, Rachel Keke, Carlos Martens Bilongo, Danielle Simonnet, Thomas Portes, Jérôme Legavre, Antoine Léaument, ainsi que l’écologiste Sandrine Rousseau. L’ex-macroniste (devenu depuis député écolo) Aurélien Taché, qui était pourtant également présent, n’est en revanche pas cité dans ce courrier.

« Police de la morale »

Un signalement qui, sans surprise, fait bondir du côté de la NUPES. « La course à la sanction de députés de l’opposition est extrêmement préoccupante. Aucune règle dans notre règlement prévoit de sanctionner la participation à une manifestation. Ce tournant illibéral doit s’arrêter », a dénoncé sur Twitter le député socialiste Arthur Delaporte, qui n’était pas présent lors de cette marche. En conférence de presse, l’élu PS a aussi fait valoir que l’article 70 ne saurait s’appliquer, car il sanctionne « un trouble à l’ordre dans le bon fonctionnement des débats », et non en dehors de l’enceinte de l’Assemblée nationale.

« Ce n’est absolument pas à l’Assemblée de jouer à la police de la morale, ni à la police tout court », a-t-il insisté. « À force d’interdire tout ce qui vous dérange, vous étouffez la démocratie », a renchéri l’écologiste Sophie Taillé-Polian. « On reproche à des parlementaires des slogans scandés dans une manif à laquelle ils participaient ? C’est déjà totalement ridicule. Mais de la part de ceux qui ont défilé dans des marches homophobes contre le mariage pour tous, ça ne manque pas d’air ! », a ajouté de son côté son collègue des Yvelines Benjamin Lucas.

Au mois de novembre, trente-six députés de la majorité (Renaissance et MoDem) avaient déjà appelé à des « sanctions » de l’Assemblée nationale contre les députés participant à des manifestations interdites, en visant notamment des écologistes ayant participé à une manifestation à Sainte-Soline contre un projet de retenue d’eau. Sans succès.

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Source: Le HuffPost