Shaka Ponk hisse sa dernière tournée au niveau de ses engagements environnementaux

July 11, 2023
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Samaha Achoun, dite « Sam », et François Charon, dit « Frah », membres de Shaka Ponk, en concert aux Eurockéennes de Belfort, le 29 juin 2023. BEN PI

La décision n’a pas été prise sur un coup de tête, mais après des mois de discussions. Mi-octobre 2022, Shaka Ponk annonçait un dernier album et une dernière tournée. « Les groupes arrêtent parce qu’ils ne peuvent plus se saquer ou que ça ne marche plus, mais nous, on est au taquet et on s’adore », affirment amusés la chanteuse Samaha Achoun, dite « Sam », et le chanteur François Charon, dit « Frah », dans le studio et local de travail parisien du groupe rock. Pas de fâcherie ni de lassitude, mais un choix, motivé par l’écologie, le dérèglement climatique, le futur de la Terre et la volonté d’être pleinement actif pour agir par rapport à ces questions.

« L’écologie a toujours été un sujet important pour Shaka Ponk, assure Sam. Mais, à un moment, il y a un décalage entre notre vie professionnelle et nos aspirations personnelles par rapport à la situation. Et là, on a envie d’être plus sur le terrain, autrement. » Ce qui, disent Sam et Frah d’une même voix, a été accueilli « avec tristesse mais bienveillance par les gens avec qui cette grosse machine qu’est Shaka Ponk travaille », maison de disques – Tôt ou tard, depuis 2009 –, tourneurs, équipes techniques…

C’est en 2015, à l’issue d’une tournée, que de premiers contacts ont été pris avec la Fondation pour la nature et l’homme afin d’approfondir leurs connaissances sur les sujets écologiques, de faire émerger des actions concrètes. L’été 2018, avec un autre soutien, celui de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), voit la création du collectif The Freaks. Au cœur du projet, une charte de gestes à respecter pour être plus écoresponsables au quotidien, dans les déplacements, les achats, le tri, la consommation énergétique, l’alimentation… Un temps mis en sommeil au moment de la crise sanitaire, remis en route avec le constat que « faire Shaka Ponk et The Freaks en même temps allait devenir compliqué », il va devenir la priorité de Sam et de Frah.

« Aspect contradictoire »

Sur le site The-freaks.fr, une liste des membres permet de voir, notamment, les noms de la nageuse Laure Manaudou, de l’actrice Michèle Laroque, des acteurs Bruno Solo ou Samuel Le Bihan, de la présentatrice et animatrice d’émissions télé et radio Fanny Agostini, de gens de la musique, dont Pascal Obispo, Anaïs, Pomme, Maxime Le Forestier, Jean-Louis Aubert… « Il ne s’agit pas, précise Frah, de rester dans un cercle identifié à Shaka Ponk ou de pros de l’écologie, mais de réunir des personnalités très diverses qui s’engagent sur telle ou telle action et le font savoir. » Sam ajoute : « Il y a un truc de confiance. X ou Y peut dire : “Je suis végétarien, je prends les transports en commun”, et ne pas s’y tenir. Mais, comme nous, ce sont des personnes publiques et, avec les téléphones, les réseaux sociaux, il y aura forcément quelqu’un qui va te voir prendre un avion privé ou engloutir un morceau de viande dans un restaurant. »

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Source: Le Monde