Scor envisage de céder le groupe d’édition Humensis

July 11, 2023
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La présence d’un groupe d’édition – Humensis, composé de onze maisons dont Que sais-je ? les Presses universitaires de France (PUF), les éditions de l’Observatoire ou les Editions des Equateurs – au sein du quatrième groupe mondial de réassurance, Scor, ne tenait qu’à la volonté de son président, Denis Kessler. Ce dernier, ardent militant d’« une société de la connaissance » et qui avait sauvé in extremis les PUF de la faillite en 2014, est mort le 9 juin à 71 ans.

Manifestement, la direction de Scor ne tient pas à conserver cette unique filiale située très loin de son cœur de métier. Le groupe, qui détient 87 % d’Humensis a, selon L’Informé du mardi 11 juillet, mandaté la banque d’affaires Gimar & Co pour lui trouver un acquéreur.

La direction de la communication de Scor a expliqué au Monde vouloir « le meilleur pour Humensis » sans confirmer officiellement ni commenter ce projet de vente.

Absence de « locomotives »

Ce petit groupe d’édition qui a publié les derniers livres de Nicolas Sarkozy et a remporté en 2022 le prix Interallié pour Roman fleuve (Editions des Equateurs), de Philibert Humm, n’est financièrement pas au mieux de sa forme. Malgré une hausse de 8,8 % de son chiffre d’affaires, à 41,44 millions d’euros en 2022, le groupe creuse avec constance ses pertes nettes depuis 2020. Elles sont passées de 1,6 million en 2020 à 2,6 millions l’année suivante puis à 4,2 millions en 2022.

La hausse du prix du papier et l’absence de « locomotives » expliquent en partie ces difficultés. Elles ont coûté son poste de directeur général à Frédéric Mériot fin 2022. Il a été remplacé par un trio composé de Muriel Beyer, la directrice générale adjointe, Guillaume Montégudet, le directeur du pôle éducation et formation, et Nicolas Bréon, le secrétaire général. A eux de serrer les boulons.

Interrogés, les groupes susceptibles d’être intéressés par ce rachat, comme Madrigall (Gallimard, Flammarion…), Média-Participations (Dargaud, Le Seuil…) n’avaient pas répondu mardi soir à nos sollicitations. Le groupe de Daniel Kretinsky risquerait, avec Editis, des problèmes de concurrence dans le domaine scolaire et Fimalac n’est officiellement pas sur les rangs.

Source: Le Monde