Vous aimez " Oslo, 31 août ", vous aimerez Oslo
Le nouveau Musée Munch, inauguré en 2021, dans le quartier de Bjorvika, à Oslo. GUTTORM STILEN JOHANSEN/VISITOSLO
Sorti en France en 2012, le film du réalisateur norvégien Joachim Trier met en scène un trentenaire qui émerge d’une cure de désintoxication. Durant vingt-quatre heures, Anders erre dans Oslo et va de rencontre en rencontre. Il a perdu le goût de vivre. Son meilleur ami vient d’avoir un enfant, sa petite amie l’a quitté. Anders claque la porte d’un entretien d’embauche. Le soir, bien qu’abstinent, il boit un premier verre dans une fête peuplée de bobos. Il passe en vitesse chez son dealeur et rejoint des connaissances dans un club, avant le petit matin. La fin de la virée a lieu dans un parc. Le lendemain, c’est le 1er septembre. Les bassins à ciel ouvert seront vidés. Pour l’instant, ils s’y baignent – tous, sauf Anders.
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Oslo, 31 août est la seconde adaptation du Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle, roman de 1931, après celle de Louis Malle, en 1963. C’est l’histoire d’un homme aux prises avec le vide, magnifiquement incarné par Anders Danielsen Lie, dont le visage reflète les tourments, malgré la grâce du sourire. « Pendant le tournage, j’ai cherché à demeurer dans ce “mood”, puisque tout a lieu en un jour. Il avait beaucoup plu cet été-là et les arbres étaient luxuriants », se souvient-il.
Quand on le regarde traverser Oslo dans le film, bien des lieux caractéristiques de la capitale norvégienne nous échappent. On n’aperçoit ni le palais royal, ni le fjord, ni l’hôtel de ville brutaliste, ni, bien sûr, les nouveaux quartiers de Bjorvika – ils n’existaient pas il y a douze ans. Vue de loin, la skyline des immeubles ultramodernes y évoque un code-barres, d’où son nom « projet Barcode » : culminant à différentes hauteurs, chaque bâtiment est séparé par une bande de terrain. Ce secteur continue à se transformer avec l’érection du nouveau Musée Munch aux côtés de l’emblématique Opéra national de Norvège, étincelant comme un iceberg depuis 2008.
« Plus intéressante et culturelle »
« Oslo a beaucoup changé », assure Joachim Trier, qui a consacré une trilogie à sa ville – avec, outre Oslo, 31 août, Nouvelle donne, son premier long-métrage en 2006, et Julie (en 12 chapitres), dont l’interprète Renate Reinsve a reçu le Prix d’interprétation féminine à Cannes, en 2021. « Mon pays a commencé à produire du pétrole dans les années 1970. Depuis, la capitale est devenue beaucoup plus intéressante et culturelle. L’expansion continue », se réjouit-il. Bien sûr, Oslo est tourné vers l’eau. La récente Havnepromenaden (« promenade du port ») sinue sur 9 kilomètres : elle dessert les anciens docks, la forteresse médiévale d’Akershus et le quai tendance d’Aker Brygge, avec le nouveau Musée national et celui d’art contemporain Astrup-Fearnley. Face au sud, la balade réconforte même en hiver, quand le soleil bas sur l’horizon éblouit.
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Source: Le Monde