"Ce sera l’usine la plus vertueuse des Alpes-Maritimes": dans l’arrière-pays de Nice, le projet relancé de produire de l’électricité à partir de déchets verts
Le projet ne sort pas de nulle part et n’est pas tombé dans les oubliettes. Il a juste pris beaucoup de retard. Pas de quoi décourager l’homme à son origine, le président-fondateur de la société antiboise Zetech pro, Étienne Frank, lauréat, en 2018, de l’appel d’offres lancé par l’État pour déployer des unités de production d’électricité à partir de biomasse.
Un des projets alors retenu en France est prévu à Pont-de-Clans. "Sur le terrain [privé] en face du Vival", précise le maire, Roger Maria, interrogé à ce sujet il y a quelques semaines. "C’est toujours dans l’air du temps", croit-il savoir. Une information confirmée par Étienne Frank qui avoue même que les choses pourraient s’accélérer "dans les mois qui viennent".
De quoi parle-t-on?
En mars 2018, Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, annonce le soutien de l’État à onze nouvelles unités de production d’électricité à partir de biomasse dans l’Hexagone. L’objectif est clair: "Monter en puissance sur le développement des énergies renouvelables".
Parmi ces projets, celui de Zetech pro, la société antiboise d’Étienne Frank qui s’est lancée en 2009 sur le marché de la transition énergétique et de l’économie circulaire. À Clans, deux unités doivent être développées.
Que s’est-il passé depuis 2018?
2018, l’usine de Clans est annoncée opérationnelle dans les deux ans. "Le projet a pris beaucoup de retard, en convient Étienne Frank qui liste: le permis de construire autorisé avant que le PLU change [et devienne PLU métropolitain], le Covid qui nous a privés d’investisseurs et qui a mis mon entreprise en difficulté (placé en redressement judiciaire, Zetech pro va mieux et est aujourd’hui en continuation), puis l’explosion des prix de l’énergie."
Mais aujourd’hui, les planètes semblent s’aligner: "On a un nouvel investisseur, le préfet, que j’ai rencontré récemment, est toujours d’accord, le projet devrait se réaliser. On doit redéposer le permis de construire prochainement."
À quoi doit ressembler l’usine?
"Ce sera l’usine la plus vertueuse des Alpes-Maritimes, s’enthousiasme Étienne Frank. Nous allons y produire de l’électricité exclusivement à partir de déchets verts, en recyclant donc la totalité de quelque chose dont personne ne veut. Quant à la chaleur résiduelle, nous n’aurons pas de tour de refroidissement: elle va être récupérée pour fabriquer des granulés – des pellets de chauffage – qui seront vendus aux particuliers et collectivités."
Mais ce n’est pas tout, ajoute-t-il fièrement: "Nous allons aussi produire de l’eau à partir de l’air aspiré en recréant le point de rosée. C’est le principe de la condensation." Pour quoi faire? "Cette usine va consommer un peu d’eau, alors on va la créer."
À quoi va servir la production?
L’électricité sera réinjectée dans le réseau Enedis et alimentera "environ 3.000 foyers", estime-t-il. Les granulés pourront servir à "25.000 foyers à raison d’une tonne par foyer et par an".
Si tout se déroule sans accrocs, comme l’espère l’entrepreneur, "on pourrait avoir une usine opérationnelle d’ici 25 à 30 mois".
Source: Nice matin