Après les émeutes, Emmanuel Macron promet une réflexion en profondeur

July 12, 2023
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Depuis Vilnius (Lituanie), le chef de l’État s’est exprimé sur les émeutes au cours du sommet de l’Otan. Il devrait prendre prochainement la parole mais sans en préciser «ni la date ni la forme ».

De notre envoyé spécial à Vilnius (Lituanie)

D'habitude, le président ne commente pas l'actualité nationale lorsqu'il est à l'étranger. Mais il a fait une exception. Après avoir analysé les conclusions du sommet de l'OTAN qui s'est tenu mardi et mercredi à Vilnius en Lituanie, Emmanuel Macron a été interrogé sur les récentes émeutes urbaines, le risque de futurs embrasements et le report d'une prise de parole prévue pour tirer le bilan des « cents jours d'apaisement ». « Je n'ai pas coutume de repousser des choses que je n'ai pas programmées », a-t-il répliqué, admettant avoir évoqué une expression « autour du 14 juillet ». « Je n'ai dit ni la date ni la forme », a-t-il précisé.

Il a préféré souligner que les émeutes avaient cessé. « Le calme est bien revenu », a-t-il insisté, en rendant hommage au travail des forces de sécurité, de la justice et des sapeurs pompiers. « Le calme est une condition à tout », a-t-il répété, et « l'ordre républicain doit être respecté », a-t-il dit. En cas de nouveaux débordements, « nous interviendrons avec la plus grande détermination », a-t-il prévenu. L'inquiétude porte sur le prochain week-end.

Plusieurs nuits d'émeutes et de pillage avaient suivi la mort tragique du jeune Nahel lors d'un contrôle de police. La colère couve toujours, nourrie par un sentiment d'injustice. Le chef de l'État a promis « un travail en profondeur » pour en comprendre les causes et tirer les leçons nécessaires. Celles-ci ne doivent être « ni mécaniques ni trop rapides », selon le président. Les violences récentes « ont été très différentes de ce qu'on avait connu » dans le passé, a-t-il estimé sans donner d'exemples. Elles ne sont les conséquences, selon lui, ni du sous-investissement dans la politique de la ville ou dans l'éducation ni d'un manque de moyens des forces de sécurité. Les budgets et les effectifs ont augmenté, a-t-il expliqué, dans une défense de son bilan. « Les choses sont plus compliquées que les réflexes pavloviens voudraient le dire » et leur analyse requiert « humilité » et « détermination ». Face à la colère des banlieues et la violence des casseurs, Emmanuel Macron n'a cherché ni empathie ni excuse sociale. Il fait le pari de l'ordre et de la rationalité.

Alors que de nombreuses communes annoncent annuler les festivités du 14 juillet par crainte de débordements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déploiement d'un "dispositif exceptionnel" de 45.000 policiers et gendarmes les soirs des 13 et 14 juillet, qui reprend le "même modus operandi que lors des émeutes" et inclura les unités d'élite du RAID, GIGN et de la BRI ainsi que des hélicoptères et véhicules blindés de la gendarmerie dans les villes "les plus touchées" par les récentes violences.

Source: Le Figaro