Voitures électriques : le "passeport" batterie adopté, ce que ça va changer

July 13, 2023
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Le fameux passeport batterie a été voté par le Conseil européen, qui officialise donc le programme de certification de ces éléments particulièrement polluants. Et qui font parfois travailler des enfants.

Si tout le monde est d'accord pour souligner l'avantage environnemental à l'usage d'une voiture électrique (à condition que l'électricité ne soit pas produite exclusivement avec du charbon), il reste à régler le problème de la pollution importante générée à la fabrication de la batterie. Un élément central sur une voiture électrique, qui devra désormais répondre à des critères bien précis en Europe. Le Conseil a en effet voté lundi la dernière étape parlementaire d'un long parcours pour le "passeport batterie", qui ne concernera d'ailleurs pas que les véhicules : tous les appareils dotés d'une batterie seront soumis à cette régulation. Par exemple, dès 2027, toutes les batteries des appareils portables (ordinateurs, tablettes, smartphones...) devront pouvoir être démontées et changées facilement par le client. Sacré changement !

Recycler les batteries de voitures électriques ? On est encore loin du compte

Des batteries de plus en plus recyclées

Chez Renault, la filière de recyclage des batteries s'organise... en attendant d'avoir des batteries en nombre. © Renault

Pour l'instant, le Conseil est bien conscient que l'Europe ne dispose pas des matières premières pour éviter la dépendance à la Chine et à d'autres pays. Ni dans les sols, ni dans les batteries usagées qui seront encore trop peu nombreuses dans les années à venir pour faire suffisamment de recyclage. C'est ce qui explique que cette économie circulaire va progressivement monter en puissance, par palier.

Un taux de récupération des batteries usagées de véhicules électriques de 51 % en 2028 puis 61 % en 2031.

Un taux de récupération du lithium de 50 % en 2027, puis 80 % en 2031.

Un taux d'utilisation des métaux recyclés d'au minimum 16 % pour le cobalt, 85 % pour le plomb, 6 % pour le lithium et 6 % pour le nickel

Un taux d'efficacité de recyclage pour les batteries nickel-cadmium de 80 % dès 2025, et 50 % pour toutes. les autres chimies

L'autre grande avancée impliquera les fabricants de batteries et les constructeurs automobiles : "le règlement introduit des exigences d'étiquetage et d'information, entre autres sur les composants de la batterie et le contenu recyclé, ainsi qu'un « passeport batterie » électronique et un code QR. Afin de donner aux États membres et aux acteurs économiques du marché suffisamment de temps pour se préparer, les exigences d'étiquetage s'appliqueront d'ici 2026 et le code QR d'ici 2027." Autrement dit, un code QR facilement accessible permettra au client de savoir d'où vient la batterie, quels sont les niveaux de métaux recyclés, l'empreinte carbone et la composition. Des informations qui tendront à lever l'opacité sur l'élément le plus polluant d'une voiture électrique. Pour finir, signalons que l'Europe attendra une vérification de la provenance des métaux des batteries pour endiguer le travail d'enfant, que l'on sait encore très important dans des pays comme le Congo, principal producteur de cobalt au monde.

Les métaux tels que le cobalt sont encore très présents dans les batteries de véhicules électriques © Yayimages

Source: L'Automobile Magazine