En Italie, la relaxe d’un gardien de lycée ayant touché les fesses d’une élève provoque l’indignation
Olena Ruban / Getty Images Olena Ruban / Getty Images
VIOLENCES SEXUELLES - C’est une décision qui provoque un tollé. En Italie, la relaxe du gardien d’un lycée, jeudi 6 juillet dernier, alors qu’il était jugé pour avoir touché les fesses d’une élève de 17 ans, a provoqué une vive polémique, suscitant notamment l’indignation d’associations d’élèves, d’influenceurs et de personnalités italiennes.
Selon le tribunal de Rome, ces attouchements ayant duré « entre cinq et dix secondes », comme l’expliquait la victime et comme l’avait reconnu leur auteur, ils « ne constituent pas un délit ».
La « soudaineté de l’action, sans aucune insistance dans l’action de toucher », qui relève « presque de l’effleurement », ne permet pas de « caractériser l’intention libidineuse ou concupiscente généralement requise par le droit pénal », a estimé le tribunal, cité par le quotidien Italien Il Corriere della Sera.
Le tribunal a donc rejeté les réquisitions du parquet, qui avait demandé trois ans et demi de réclusion contre le gardien, âgé de 66 ans. Ce dernier, qui avait donc reconnu avoir touché l’élève pendant qu’elle montait des escaliers, assurait pour se défendre l’avoir fait « en plaisantant ». Ces faits remontaient à avril 2022.
Les élèves choqués
Selon un article de la BBC, l’élève en question a déclaré au journal Il Corriere della Sera : « Les juges ont estimé qu’il plaisantait ? Pour moi, ce n’était pas une blague. Le gardien s’est approché par-derrière sans rien dire. Il a mis ses mains dans mon pantalon et dans mes sous-vêtements. (...) Ce n’est pas ainsi qu’un vieil homme doit ’plaisanter’ avec une adolescente. Cette poignée de secondes a été plus que suffisante pour que le gardien me fasse sentir ses mains sur moi. »
Cette décision de justice a choqué beaucoup de monde de l’autre côté des Alpes. Elle a notamment provoqué les protestations de l’Association des élèves du Latium, la région englobant Rome. « Nous sommes indignés par la motivation du jugement (...) Une nouvelle fois, un attouchement n’est pas reconnu comme tel, cette fois en raison de sa durée », s’est insurgée la présidente Tullia Narciso, citée par le quotidien Il Fatto quotidiano. « Nous voulons nous sentir en sécurité partout, et en particulier à l’école, qui devrait enseigner à reconnaître et éliminer les violences et les discriminations », a-t-elle ajouté.
Après ce jugement controversé, de nombreux élèves ont publié sur les réseaux sociaux des vidéos où ils se filment en train de toucher leur corps en simulant un attouchement pendant dix secondes. Une manière de montrer que ce laps de temps peut sembler durer une éternité.
Les influenceurs mobilisés
Ce geste de solidarité a aussi été repris par l’acteur italien Paolo Camilli, connu pour son rôle dans la série The White Lotus (HBO). Sa vidéo a été partagée par l’influenceuse la plus célèbre de la péninsule, Chiara Ferragni, qui ne compte pas moins de 29,4 millions d’abonnés sur Instagram.
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D’autres influenceurs ont également suivi le mouvement. Francesco Cicconetti, qui compte 150 000 abonnés, a écrit sur TikTok : « Qui décide que 10 secondes, ce n’est pas long ? Qui chronomètre les secondes, alors que vous êtes harcelée ? Les hommes n’ont pas le droit de toucher le corps des femmes, même pour une seconde, et encore moins pour 5 ou 10 secondes. »
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Toujours selon la BBC, qui reprend les chiffres de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), 70 % des femmes Italiennes victimes de harcèlement entre 2016 et 2021 n’ont pas signalé l’incident.
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Source: Le HuffPost