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L’Ukraine devrait exprimer auprès de l’Union européenne sa frustration quant aux munitions
Le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, aura l’occasion ce lundi d’exprimer directement à ses homologues de l’Union européenne (UE) la préoccupation de Kiev à propos des querelles qui freinent la mise en œuvre d’un projet destiné à acquérir davantage de munitions pour aider l’Ukraine face à l’offensive de la Russie.
Le chef de la diplomatie ukrainienne a fait part la semaine dernière, via Twitter, de sa frustration que l’accord inédit trouvé par les pays membres de l’UE pour acheter conjointement des munitions afin d’en fournir à l’Ukraine n’ait pas encore été mis en œuvre, du fait de divergences au sein du bloc sur le volume de production à réaliser en Europe. « Pour l’Ukraine, le coût de l’inaction se mesure en vies humaines », a écrit M. Kuleba sur le réseau social.
Des diplomates européens ont dit s’attendre à ce que le ministre ukrainien évoque directement la question lorsqu’il s’exprimera par visioconférence au cours d’une réunion régulière de ses homologues de l’UE à Luxembourg. Les obus d’artillerie, particulièrement les obus de 155 mm, sont indispensables à l’Ukraine dans ce qui est devenu une guerre d’usure face à la Russie. Selon des représentants, les troupes ukrainiennes utilisent les munitions à un rythme plus élevé que le niveau de production des alliés occidentaux de Kiev.
Approuvé le mois dernier par les ministres des affaires étrangères de l’UE, l’accord sur les munitions comprend plusieurs volets, dont l’un met en place un budget d’un milliard d’euros pour rembourser les gouvernements européens livrant à l’Ukraine des munitions dont ils disposent, tandis qu’un autre alloue un milliard d’euros à l’achat conjoint de nouvelles munitions.
Si des représentants européens ont rejeté les critiques de Kiev en assurant que le premier volet avait été mis en œuvre et que des munitions étaient massivement livrées à l’Ukraine, le second volet n’a pas encore été finalisé. Les membres de l’UE sont convenus d’acheter les munitions auprès de firmes installées dans le bloc européen ou en Norvège, qui a des liens économiques étroits avec celui-ci. Mais, selon des diplomates, la France insiste pour que la production soit effectuée en Europe, fidèle à sa ligne partisane d’un secteur de la défense européen plus fort.
Source: Le Monde