Le Japon hanté par sa politique eugéniste digne du IIIe Reich
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RÉCIT - Entre 1948 et 1996, Tokyo a mené un programme de stérilisation forcée, qui fit des dizaines de milliers de victimes. À celles et ceux qui l’attaquent en justice, l’État nippon, qui n’a toujours pas reconnu sa faute, livre un combat acharné.
Tokyo (Japon)
Neuf ans. C’est le premier âge à partir duquel des dizaines de milliers de Japonais et de Japonaises, jugés «défectueux», furent stérilisés, la plupart sans leur consentement, dans le cadre d’un programme d’État qui dura de 1948 à 1996. Après des dizaines d’années d’indifférence, la Diète vient de recevoir un rapport de 1400 pages jetant une lumière crue sur «la pire violation des droits de l’homme du Japon de l’après-guerre», selon l’avocat Koji Niisato, président de l’Association des victimes de stérilisation forcée. Ce programme, digne du régime nazi - voire pire sur certains aspects - a démarré après la chute du Reich, mais l’État et le corps médical continuent de se défausser.
Il faut revenir à la genèse du cadre légal de cette politique. Après guerre, le Japon commence sa reconstruction en pleine explosion démographique. Il veut contrôler sa population, et la «qualité» de celle-ci. Yasaburô Taniguchi, parlementaire et médecin, présente en 1948 une «loi sur la protection…
Source: Le Figaro